Mag' Chasse

Les optiques Bushnell étaient jusqu'à présent essentiellement destinées au marché américain. Leur gamme comportait rarement des modèles dédiés à la chasse en lumière difficile. Il est vrai qu'Outre-atlantique on chasse surtout de jour. Afin de conquérir le marché européen où l'on chasse, dans les contrées de l'Est, le sanglier au crépuscule et au clair de lune, le fabricant américain a proposé des modèles crépusculaires à objectifs de 56 mm et, surprise, dont le prix reste inférieur à 500 euros ! Des modèles d'entrée de gamme donc. La couleur vert loden est agréable à l'œil même si le design de l'ensemble s'éloigne des lignes épurées et sobres des Legend et autres Elite. Le revêtement des tubes est plutôt anguleux et dérange un peu lors de la prise en main. Ils sont reliés entre eux par un pont unique et leur diamètre ne facilite pas l'accès à la bague de mise au point par l'index d'une main féminine par exemple. Par ailleurs lors de l'observation, les jumelles piquent du nez, le poids étant déséquilibré vers l'avant ce qui, si l'observation se prolonge nuit au confort.

L'écartement inter-pupillaire a la fermeté qu'il faut. Le fonctionnement de la bague de mise au point est précis mais manque à notre goût de fermeté, entraînant un dérèglement au moindre touché inopiné. On apprécie l'étonnante compacité de l'instrument (180 x 130 x 65 mm).

Le poids de 1 080 g, par contre, est plutôt élevé d'autant que le fabricant annonce que les lentilles ne contiennent pas de plomb, un geste en faveur de l'environnement, précise-t-il. Bushnell a été un des premiers à proposer un traitement hydrophobe et anti-salissures des faces externes des objectifs et des oculaires. Un traitement qui fait défaut sur les Bushnell Trophy Xtreme, leur faible coût, en étant certainement la raison. Le réglage de la dioptrie s'effectue sur l'oculaire droit et non sur la bague de focalisation interne que l'on tire vers le haut : une autre concession au faible coût de l'instrument. Le réglage pour ajuster la correction d'un œil par rapport à l'autre est plutôt laborieux, la bonnette de l'oculaire ajustable pour les porteurs de lunettes, gênant l'opération si elles sont enfoncées au maximum. Elles fonctionnent correctement par contre en restant parfaitement bloquées dans les positions intermédiaires. On apprécie par ailleurs la distance minimale de mise au point qui n'est que de 2,4 m.

Le jour, s'agissant des qualités optiques de l'instrument, les jumelles révèlent une image contrastée, brillante, aux couleurs fidèles et de bonne définition. Même la netteté sur les bords est satisfaisante. Les jumelles ont montré quelques faiblesses en contre-jour avec la présence, selon l'orientation, de halos occultant une partie de l'image en dirigeant les jumelles en direction du soleil couchant par exemple. Au crépuscule, lorsque la lumière ambiante décline, les performances des Trophy restent satisfaisantes. Avec ses Trophy Xtreme, un jeune chasseur au budget modeste, qui pourra utiliser pleinement la pupille de sortie de l'instrument de 7 mm (56:8 = 7) aura donc des jumelles avec lesquelles il affrontera le sanglier en chasse crépusculaire en toute tranquillité. Il pourra toujours, par la suite, quand ses moyens le lui permettront, s'offrir un modèle haut de gamme. Le chasseur d'un âge avancé, dont l'ouverture maximale de la pupille de l'œil va être inférieure à celle de la pupille de sortie de l'instrument, qui possède des jumelles haut de gamme, se félicitera de trou ver, à l'abri des regards dans sa voiture ou chez lui en cas de problème, cette paire en remplacement, dont il pourra par ailleurs faire bénéficier un accompagnateur au mirador !