« Penseur marxiste, d'un marxisme qui puise essentiellement dans la lecture du jeune Marx et dans l'éclairage qu'en donne Georg Lukács, Lucien Goldmann aimait à citer cette pensée de ce dernier qu'il reconnaissait comme son maître : “Ce n'est pas la prédominance des motifs économiques dans l'explication de l'histoire qui distingue d'une manière décisive le marxisme de la science bourgeoise, c'est le point de vue de la totalité.” L'œuvre littéraire, Goldmann la définit comme l'expression de la conscience d'un groupe social ou d'une classe. Mais cette conscience n'est pas la conscience réelle, découverte empiriquement, des agents sociaux, c'est la “conscience possible” (terme qu'il reprend à Lukács). Cette conscience possible est celle qui résulte nécessairement de l'être historique du sujet social ; elle est une structure déductible de la position du sujet dans la totalité historique et du rapport qu'il entretient avec celle-ci. C'est à travers cette catégorie de pensée – dont il n'est pas difficile de voir la parenté avec l'hégélianisme – que Goldmann étudie, dans sa meilleure œuvre – Le Dieu caché –, la “conscience” du jansénisme et des auteurs qui l'expriment (Pascal, Racine). »
Publié aux Presses Universitaires de France - PUF, Paris, 1948, in-8, broché, 270 pages. Dédicacé, en 1958, au grand sociologue Georges Davy. Livre protégé par une couverture en papier cristal, traces légères de ruban adhésif en page de garde et à la dernière page. Majoritairement non-coupé. Papier uniformément jauni. En très bon état d'usage. Envoi soigné.
