Le coulage en bronze jaune est resté brut et non repolis ni ébavuré
À la fin du XIX° siècle, sous la Troisième République, les officiers français se passionnent pour les sabres inspirés du Premier Empire. Cette mode, née d’une nostalgie napoléonienne et d’un idéalisme patriotique, transforme le sabre en symbole d’élégance, d’honneur et de tradition militaire plutôt qu’en arme de combat.
De nombreux officiers, surtout issus des milieux aisés, se font fabriquer des sabres sur mesure auprès de fourbisseurs parisiens renommés. Ces artisans produisent de véritables pièces d’art, finement gravées et décorées, rappelant la grandeur des armées impériales.
Porter un sabre « à la mode Premier Empire », c’est alors affirmer son patriotisme, son rang et son goût raffiné, tout en perpétuant l’héritage glorieux de Napoléon et de ses officiers.
Cette fonderie brute provient du stock de Roger Charron, fourbisseur à Paris, qui avait succédé aux maisons Delacour, Backès, Lacroix et Lefèvre-Lacroix.
Spécialisé dans la fabrication d’armes blanches destinées aux officiers, aux services civils et à certains pays étrangers, Roger Charron dirigeait les établissements portant son nom. Il est décédé en 1994.
Ses réserves d’armes blanches furent mises en vente aux enchères le 2 juin 1995 à l’Hôtel Drouot, à Paris. Le 9 juin 1995, le matériel et le mobilier de son atelier furent également dispersés, marquant ainsi la fin du dernier fourbisseur parisien qui exerçait au 1–3, rue Elzévir, Paris.
