edts fayard 1958 , 15 x 20 cm relié cartonné avec jaquette comportant accroc ou manquants , 280 pages , photos en plats internes de couv. un des premiers livres d'amouroux , bon aspect
Sa vision de la naissance et de la construction d'Israël...
Beaucoup de journalistes, de penseurs et d’âmes bien pensantes ont voulu comprendre Israël et accompagner cette Nation dans ces débuts. Il faut dire que pour beaucoup de personnes c’était une façon de se donner bonne conscience. Si on soutenait l’installation des Juifs du monde, enfin, surtout de ceux qui en Europe avaient pu survivre à un holocauste qu’ils avaient laissé faire au départ…
Henri Amouroux nous raconte donc sa vision d’Israël, avec une certaine objectivité sur les faits qu’il raconte, d’ailleurs plutôt bien. Mais il y a de nombreux absents dans cet ouvrage, les habitants qui étaient là avant les Juifs… ceux que l’on appelle, aujourd’hui, les Palestiniens, mais qui en 1958 n’avaient pas de nom du tout !
Avec ce livre, nous avons un regard extérieur sur une Nation qui tente de se créer, qui connaît, reconnaissons-le, de gros problèmes économiques, d’agriculture, d’alimentation, de logement… Humainement parlant, nous finissons par souffrir avec ces colons…
Mais nous ne parlons pas beaucoup de politique car Henri Amouroux est surtout au contact de familles qui tentent de se reconstruire après des drames inhumains et un exil forcé. Oui, ces Israéliens sont avant tout des déracinés, des êtres pleins de souffrances ce qui n’explique pas entièrement comment ils sont devenus des bourreaux, des gardes chiourmes, des exécutants…
Que dirait aujourd’hui Amouroux s’il revenait pour faire un reportage en Israël ? Avec des si on peut reconstruire le monde mais ce serait intéressant de voir l’évolution de son regard…
Avec cet ouvrage on sent aussi que le regard à porter sur les Juifs et Israël sera à jamais sous tendu par deux faits aussi réels l’un que l’autre : la Shoah et l’occupation de la Palestine ! On ne pourra jamais faire l’impasse sur ce double regard, cette double souffrance humaine… Ah ! Si on n’avait pas laissé faire…
