Auteur français, toi aussi, tu peux changer le cours de l'histoire, comme tes pères le faisaient jusqu'aux années 80. Creuse tes méninges et ponds-nous des chefs-d'oeuvre, tu peux le faire. Encore un effort. Rappelle-toi quand l'intelligentsia française orientait les opinions dans le monde (oui, c'était mieux avant, il y avait du talent). Ce n'est pas le titre qui fait le livre mais le contenu qui fait le titre. Vous avez remarqué comme les titres des livres (surtout les romans creux où l'on ne parle que de son nombril, comme pour la chanson, le théâtre, le cinéma ou l'humour) sont bidons aujourd'hui ? Ils collent bien à la petite société bidon fabriquée de toute pièce pour une élite hors-sol, titres qui ne collent presque jamais au pays réel. Les Géants partis, il reste les nains et leurs nombrils. Le pire, c'est le public qui en redemande de la bouse sur bouse.
Revenons à nos moutons américains (Le deuxième livre de l'auteur, Le Peuple de Moutons a eu moins de succès).
Article du Monde à la sortie du livre :
Un best-seller n'est pas nécessairement un grand roman, et un livre mal construit et mal écrit peut cependant être passionnant. Tel est le cas de ce Vilain Américain, dont plus de quatre millions d'exemplaires ont été lus outre-Atlantique (et qui a changé le cours de l'histoire américaine, il y a des livres coup de poing comme ça : Albert Londres, Céline, Obertone...)
Les auteurs - un journaliste et un professeur - ont réuni quantité de faits observés en Asie et les ont transposés dans un pays imaginaire situé aux confins du Vietnam. Leurs héros sont des diplomates, fonctionnaires de carrière ou businessmen promus ambassadeurs. Comme dans les westerns de naguère, il y a les bons et les méchants. Les bons vivent entre eux, sont ignorants et stupides, ne peuvent communiquer avec les indigènes que par des interprètes, boivent beaucoup et ne comprennent rien à ce qui sa passe autour d'eux. Malgré certaines maladresses de style leur portrait est criant de vérité. Leurs sosies se retrouvent en Afrique et en Amérique latine. Pleins de bonne volonté, mais mal préparés à leurs responsabilités, convaincus que quiconque n'aime pas l'Amérique est communiste, ils sèment les ravages sur leur passage. Mais ils appartiennent à la catégorie des bons Américains parce qu'ils sont semblables à la moyenne de leurs compatriotes et parce qu'ils sont bien vus de leurs supérieurs (Tiens ! On dirait la France d'aujourd'hui)
Puis il y a les vilains. Le mot dit bien ce qu'il veut dire, mais le terme anglais (ugly : laid) est encore plus féroce. Les auteurs ont ainsi désigné tous ceux qui ne sont pas bien en cour, les non-conformistes, ceux qui s'ennuient dans les cocktails mondains et ont eu l'idée saugrenue d'apprendre des langues de sauvages... À la moindre occasion ils vont vivre parmi les pêcheurs, les paysans, le petit peuple, et s'intéressent à des choses aussi bizarres que la culture du riz, l'élevage des poulets, les distributions de lait. Parmi eux un colonel, un jésuite, un ancien ingénieur. Ils font scandale parce que, au lieu de frayer avec l'aristocratie au pouvoir, ils vont voir ce qui se passe derrière la façade.
Comment s'étonner que les bons envoient à Washington des rapports optimistes, et les vilains des rapports pessimistes qui annoncent des échecs de la diplomatie américaine ? Et lorsque l'histoire vient confirmer leurs sombres pronostics ils en sont évidemment tenus pour responsables...La suite est réservée à nos acheteurs (Cordialement).
Le vilain américain. par Lederer William J. Lederer et Eugene Burdick.
Robert Laffont .. 1961.. In-12. Broché. 289 pages. Couverture rempliée...Littérature américaine
Roman traduit de l'américain par Jean Rosenthal.
Couverture fortement frottée. Intérieur bon. État satisfaisant. Envoi soigné.
