edts seuil 1960 , 14 x 21 cm, dos un peu déformé , 322 pages , traduit de l'anglais , int bon aspect , MAIS ATTENTION , petits caractères
le 2 octobre 1949, après avoir chassé de la Chine continentale les forces armées de Tchiang Kaï-chek, Mao Tse-toung proclamait officiellement l’avènement de la République populaire de Chine. En annonçant cette information, le Times de Londres pouvait écrire sans exagérer qu’une ère nouvelle s’ouvrait dans l’histoire de l’Asie ; il aurait pu ajouter : aussi dans celle du monde. Il s’agissait en effet d’un événement de première importance : le plus grand pays de la Terre, comptant quelque six cents millions d’habitants, jusqu’alors paralysé par l’anarchie, la corruption et la misère, passait sous un régime dictatorial qui, au nom des principes marxistes-léninistes et sur le modèle soviétique, allait organiser et mobiliser toutes ses ressources matérielles et humaines pour accroître sa puissance économique, politique et militaire. Les objectifs que les leaders communistes chinois se sont fixés sont loin d’être atteints, mais les résultats obtenus en dix ans sont impressionnants, malgré certains échecs, notamment dans le domaine de l’agriculture, point faible du système économique socialiste.
Dans le remarquable ouvrage qu’il vient de publier sur « la Chine et son ombre », M. Tibor Mende note que la puissance industrielle qui s’élabore en Chine grandit beaucoup plus vite que dans n’importe quel pays sous-développé. Plus vite qu’en Inde, qu’en Union soviétique à la période correspondante. Dans l’ensemble, au cours de leurs premiers plans respectifs, la production de la Chine s’est développée presque trois fois plus rapidement que celle de l’Inde.
Cet aspect de l’expérience communiste en Chine est un de ceux qui retiennent le plus l’attention des enquêteurs, car la compétition qui se poursuit entre ce pays et l’Inde sur le plan du développement pourrait avoir une influence décisive sur le sort d’au. tres pays, notamment en Asie.
Mais il y a d’autres faits, et qui sont non moins importants. Les rapports sino-soviétiques sont parmi ceux qui non sans raison ont fait couler le Plus d’encre depuis un an. M. Mende donne de ce problème une analyse nuancée et qui parait à tous égards fort pertinente. Une question moins connue est l’assistance que la République populaire de Chine, qui, au stade actuel, a elle-même besoin de l’aide soviétique, a d’ores et déjà fournie à divers pays asiatiques. L’auteur nous fournit sur ce point des informations précises.
On retrouvera dans ce livre les qualités qui ont fait le succès des précédents ouvrages de M. Mende et dont la principale est à notre sens d’envisager les questions non pas d’un angle Particulier, mais en adoptant un point de vue général qui lui permet d’émettre des jugements d’un intérêt durable.
Editions du Seuil, Paris, 1961.
