robert laffont 1975 , 15 x 24 cm, pas de photos , carte , bel état
Résumé :
Blatnoi ! On n'oubliera pas ce mot venu de Russie, un mot d'argot, qui veut dire à la fois hors-la-loi, marginal, truand, casseur, escroc, paria, traqué. Celui qui nous apporte ce mot, c'est Mikhail Diomine. Et c'est sa vie qu'il raconte. Celle d'un habitant d'une société inconnue, souterraine, qui s'étend sur tout le territoire de l'URSS, qui ignore l'Etat et ses institutions, une société qui a ses chefs, ses' lois, sa langue, et que personne avant lui n'avait décrite : la société clandestine des blatnoi. Diomine est devenu voleur par défense ; il a, à l'époque du stalinisme, échoué dans ce souterrain comme un naufragé qui n'a pas d'autre issue que celle que lui offre le hasard. Le voici membre de cette société des ombres. Ses compagnons, il les fait vivre avec la force et le talent d'un grand écrivain. Le Renifleur, le Sabot, le Martien, le Grêlé, le Rouquin, l'Oie, tous vagabonds, détrousseurs, truands plus ou moins redoutables, ils semblent sortir du Moyen Age pour faire du livre de Diomine une fresque éclatante. La façade policée de l'URSS s'ouvre ; le monde grouillant des blatnoi surgit. Ce monde, évidemment, donne sur les camps. Mais des camps soviétiques, aussi, Diomine présente un autre visage : ce n'est plus l'univers des politiques, comme chez Soljenitsyne, mais celui des droits communs. Foule bigarrée et solidaire. Le blatnoi de Mikhail Diomine est ainsi un grand récit et un grand témoignage qui a la force de l'évidence. Parce qu'il est vrai. Après l'avoir lu, chacun s'interroge ; non pas "Est-ce possible ?" mais bien "Comment cela a-t-il pu si longtemps être ignoré ?" Ainsi, même l'Union soviétique'' est parcourue de souterrains. Les réprouvés, les voyous, les dingues peuvent s'y enfouir pour survivre. Eugène Sue et Victor Hugo auraient aimé ce passionnant document que publie Mikhail Diomine sur les entrailles du système totalitaire.
