Mag' Chasse

Le tireur longue distance tout comme le passionné de rechargement doit pouvoir disposer d’information fiable pour parfaire son tir ou sa munition rechargée. Une des informations de base qu’il est nécessaire de connaitre est la vitesse initiale de leur balle. Cette donnée est bien souvent disponible sur les boites de balles manufacturées mais il ne s’agit alors que d’une vitesse constatée selon un protocole qui n’a que peu de chance de ressembler aux conditions que vous allez rencontrer sur le terrain (température notamment).

Dans le cadre de cartouche rechargée, cette information est, par définition, inconnue. Le Bulletseeker de Longseeker est un des tous derniers chronographes sortis sur le marché. Il incorpore une technologie radar fonctionnant à la fréquence de 120GKz (le cœur est une puce radar SiR de 120 GHz). Il mesure la vitesse de sortie des projectiles avec moins de 0.1% d’écart (soit moins de 1m/s d’erreur).  Les résultats sont affichés très rapidement sur un téléphone portable ou une tablette sur lequel l’application idoine aura préalablement été téléchargée. Son premier atout est donc sa simplicité de mise en œuvre (bien qu’une connaissance minimum de son smartphone soit nécessaire).

La conception du boitier a été faite aux Pays-Bas et la programmation à Berlin et Prague. Testé par des tireurs en République tchèque, en Italie, au Canada et au Royaume-Uni. Toute la conception du Bulletseeker est européenne.
 

Le boitier

Le boitier du Bulletseeker Mach4 est un cylindre de 10cm de long sur moins de 4cm de diamètre pour un poids de 189g. Construit en aluminium aéronautique, celui-ci est capable de résister aux affres des stands de tir. Son revêtement cérakoté laisse croire qu’il est fragile aux rayures mais un coup de chiffon les fera disparaitre.

Il est d’origine équipé d’une attache QD afin de pouvoir faciliter sa mise en œuvre. Le Bulletseeker peut donc se fixer directement sur le garde main de son arme sur une des faces latérales ou sur la face inférieure (la face supérieure étant réservée à la lunette de tir et à la ligne de visée). Ainsi monté, il ne perturbera pas l’harmonie du canon contrairement au Magnetospeed (autres chronographe très réputé) qui, fixé directement au canon, apporte un poids supplémentaire à celui-ci. Le Bulletseeker Mach4 devra simplement être positionné le plus proche possible de la bouche du canon.

Pour les armes ne disposant pas de garde main, un petit support en polymère est fourni dans la boite. Le Bulletseeker sera fixé sur ce support grâce à son attache picatinny et le support sera bridé par un gros élastique autour du canon. Cette solution modifiera, comme nous l’avons vu, l’harmonie du canon mais elle reste possible et ne nécessite pas les piges indispensables à la bonne installation du Magnetospeed.

Il est aussi possible de le disposer au plus proche de la bouche du canon sans pour autant le fixer sur l’arme en utilisant par exemple un petit trépied. Dans ce cas, il sera nécessaire de veiller que le Bulletseeker soit très proche de la bouche du canon et suffisamment lesté pour ne pas être expulsé par le souffle du coup de feu.

Pour avoir une détection idéale, la balle doit entrer dans le cône de détection du Bulletseeker le plus tôt possible. Quelques essais peuvent être nécessaires pour trouver le meilleur positionnement (sur le garde main, sous le canon, sur un trépied, etc...). Le Bulletseeker doit être positionné au plus proche de l'axe du canon. Idéalement, la ligne de visée du Bulletseeker et la ligne de tir du canon doivent légèrement coïncider sans être parfaitement parallèles.
 

Un seul bouton et une seule led sont présents sur le boitier car tout se passe ensuite dans l’application sur le smartphone. Le faisceau radar formé par des lentilles avec un filtre en mousse d'aluminium (breveté) fabriquée en Allemagne devra être orienté précisément en direction du sens du départ du coup. C’est mécaniquement toujours le cas dans le cas avec une fixation sur le garde main. La led donne des informations en fonction de sa couleur (Rouge = en charge, Orange = allumage, Bleu = en attente de connexion Bluetooth, Vert = prêt à détecter). Enfin, une prise USB-C se trouve sur l’arrière du Bulletseeker afin de recharger celui (temps de charge 2H pour 4H d’autonomie).
 

Le fonctionnement

Le Bulletseeker Mach4 détecte la balle plus de 1000 fois sur le premier mètre que celle-ci va parcourir. Cette distance est idéale pour mesurer la vitesse initiale car le projectile n’est pas affecté par le vent ou la pression à cette étape de sa course. Contrairement à un Lab Radar (3^e chronographe très réputé), le Bulletseeker ne se déclenche pas en fonction du bruit mais en fonction du projectile qui va couper son champ de détection. C’est pourquoi un réducteur de son ne contrindique pas l’utilisation du Bulletseeker (comme le Lab Radar par exemple qui devra être équipé d’un micro supplémentaire pour assurer une détection fiable quand le tireur utilise un réducteur de son).

Le cône de détection du Bulletseeker est de 22° au centre de la lentille. C’est pourquoi il peut être monté indifféremment sur une des 4 faces de l’arme. Ceci étant un RDS de gros diamètre peut masquer le projectile. Dans ce cas, il sera nécessaire soit de monter le Bulletseeker sur le RdS (bridé à l’aide du petit support fourni) ou non attaché sur l’arme.
 

L’application

Télécharger l’application est facile grâce au code à barre présent dans l’emballage. Appairer le Bulletseeker Mach4 avec le smartphone peut apparaitre compliqué notamment si on ne sait pas ce qu’est le Bluetooth. Pour ma part, l’appairage s’est fait au second essai.

L’application est malheureusement disponible exclusivement en anglais au moment où j’écris ces lignes. La version au moment où j’écris ces lignes est la V0.0.36. A ce stade, celle-ci est assez basique.

Elle est décomposée en 4 menus sélectionnable en haut de la page : Home (affichage en direct des résultats), Strings (historiques des séances passées), Profiles (paramètres de la séance à venir) et Settings (paramètres de l’appareil). Dans ce dernier, l’utilisateur pourra sélectionner les unités de mesure qu’il a l’habitude d’utiliser (les m/s, le joule, le gramme, le degré Celsius et les hectopascals en ce qui me concerne). Il pourra aussi modifier le nom de son Bulletseeker afin de ne pas le confondre dans les cas ou plusieurs chronographes de Longseeker seraient sur le pas de tir en même temps (possibilité d’avoir un nombre infini de Bulletseeker les uns à côté des autres sans parasitage). Quelques autres paramètres de confort sont disponibles comme la possibilité d’annoncer oralement les vitesses après chaque tir pour que le tireur ne sorte même pas l’œil de la lunette pour avoir l’information. Mais le plus important se situe en bas de page avec le bouton « connect » (connexion) qui sert à appairer le smartphone et le Bulletseeker.
L’ergonomie globale de l’application n’est pas complétement ergonomique. Mais cette remarque me permet de mettre en relief un des plus gros atouts de ce chronographe. Le boitier du Bulletseeker est un gros capteur qui n’a pas vocation à évoluer puisqu’il embarque déjà la dernière technologie. Même si celle-ci sera un jour dépassée par une autre, elle saura toujours faire précisément ce pour quoi elle a été conçue. Par contre, le traitement des informations captées se fait dans le smartphone. Faire évoluer la présentation des informations, l’ergonomie et la pertinence de celles-ci est donc simple comme une mise à jour. Le potentiel d’amélioration de l’outil de mesure de Longseeker est donc infini.

Le menu « profiles » (profils) permet d’enregistrer le profil de l’arme qui va servir aux mesures de vitesse et le menu « Strings » (séries) regroupe les différents enregistrements des séances de mesure réalisées avec le Bulletseeker.

La première page « Home » est donc la page qui sera affichée pendant les prises de vitesses. Elle est divisée en 3 parties. En haut s’affiche en gros le bouton connexion (si le boitier n’est pas appairé) ou, si la liaison est faite, la vitesse du dernier coup tiré (ou 0 si aucune mesure n’a encore été faite). Au milieu se situe toutes les informations disponibles sur la séance en cours (vitesse min et max mesurée sur la séance, l’écart type, la moyenne, l’étendue et le pourcentage de batterie restante du Bulletseeker). En bas, un diagramme reprend de façon visuelle toutes les mesures faites et permet de voir en un coup d’œil la régularité des vitesses (plus la ligne est plate, plus les vitesses sont homogènes et plus la ligne est en zigzag, plus les vitesses sont hétéroclites)

Accessoires

Le Bulletseeker est fourni avec quelques accessoires bien pratiques. Comme nous l’avons vu plus haut, une attache QD au standard picatinny permet de le fixer facilement au garde main d’une arme. Un support en polymère permet de le brider directement sur le canon ou sur le réducteur de son de l’arme. Un autre, imprimé en 3D, accompagne également le Bulletseeker afin de pouvoir le fixer sur un trépied photo par exemple. Un câble de charge USB-A USB-C est aussi présent (mais pas le transformateur), le tout dans une petite pochette en textile aux couleurs camo.

En accessoire optionnel, Armeca propose également un adaptateur parabolique qui permet d’augmenter la puissance du Bulletseeker Mach4 en poussant sa zone de détection du projectile à 3m (au lieu de 1m). Ceci permettra d’éliminer tous risques de mauvaises lectures du fait de l’utilisation d’un réducteur de son de gros diamètre par exemple car le projectile sera plus facilement « visible » par le capteur. 
 

Sur le terrain

Pour essayer ce Bulletseeker Mach 4, je me suis rendu sur les terres des amis bien connue du publique de YouTube. Victor, Clément et Simon de la Chaine la Gauloiserie m’ont gentiment accueilli pour une journée de tir. Des gongs étaient disponibles aux distances de 180m (cercle de 20cm), 650m (cercle de 45cm) et 1050m (60x80cm) pour notre plaisir. Le temps était très humide car à plusieurs reprises le gong du 1050m disparaissait dans la brume mais la chaleur de l’amitié et les tranches de rire nous ont maintenus à la bonne température.

Pour notre test nous avions la chance d’avoir à disposition une Ruger Precision Rifle Custom Shop en 6mm Creedmoor. Equipé de la toute nouvelle lunette Burris XTR3 en 3-18x50 sur colliers Burris XTR Signature, Nous avons commencé notre séance sur le gong le plus proche pour passer au suivant puis au dernier.
La mise en route du Bulletseeker ne s’est malheureusement pas passée comme je l’espérais. J’avais préparé mon smartphone pour qu’il fonctionne parfaitement avec le Bulletseeker mais j’avais oublié qu’il servirait de caméra pour immortaliser la séance. J’ai donc demandé à Victor de me prêter le sien. Fier de moi je pensais pouvoir lui installer l’application Bulletseeker M4 et montrer à mes 3 compères la facilité d’utilisation de ce bel appareil. Le smartphone de Victor étant plus récent que le mien, j’ai été surpris de voir qu’après l’installation parfaite de l’application, celle-ci refusait de s’appairer avec le Bulletseeker. Après plusieurs essais, j’ai préféré prendre mon smartphone pour utiliser le Bulletseeker et le smartphone de Victor pour servir de caméra. Je suis sûr que si nous avions pris le temps, nous aurions pu le faire fonctionner mais nous avons préféré faire au plus rapide (après retour chez moi j’ai trouvé la manipulation à réaliser sur le site de Armeca, disponible en fin d’article).

Le reste de la séance a été parfaite. Le Bulletseeker n’a pas raté une seule prise de vitesse et les a toutes annoncées oralement dans les secondes qui suivaient. Le diagramme s’est tenu à jour automatiquement. Cette séance m’a permis d’apprendre que les munitions Nosler RDF Match Grade de 105gr en 6mm Creedmoor avec une vitesse annoncée de 3050fps ou 929m/s ont été mesurées en moyenne à 900.5m/s sur 15 coups tirés. La vitesse minimale était de 894.2m/s et la maximale de 911.5m/s, l’écart type (étalement des vitesses autour de la vitesse moyenne) est de 4.9 ce qui est plutôt bon et l’étendue (Vmax – Vmin) de 17.3 ce qui est plutôt médiocre.

Le Bulletseeker Mach4 a été parfait jusqu’à la fin de nos mesures. De retour chez moi je me rends compte avec quelle facilité je peux récupérer les données de ces tirs. Je pourrais donc facilement analyser les vitesses d’un test de charge pour mes munitions rechargées ou, de façon plus évidente, partager toutes ces données avec vous à travers cet article.
 

Difficultés de connexion Bluetooth avec certaines versions Android (V12)

Pour obtenir une bonne association des appareils, suivre scrupuleusement les étapes suivantes :
- Télécharger la dernière mise à jour Bulletseeker M4 sur Play Store
- Fermer l'application et éteindre le Bulletseeker M4
- Déconnecter et dissocier complètement le Bulletseeker M4 du smartphone via le menu Bluetooth ("Paramètres", puis "dissocier")
- Dissocier tous les autres appareils potentiellement connectés en Bluetooth à votre Smartphone
- Désactiver le Bluetooth
- Réactiver le Bluetooth
- Allumer le BS M4. Le voyant vert s'allume brièvement, puis passe au orange, puis clignote ensuite en bleu
- Cliquer sur "Analyser". Le Bulletseeker M4 apparaît dans les appareils disponibles
- Cliquer pour appairer les appareils. Le voyant du Bulletseeker M4 passe orange fixe
- Entrer le code de connexion "224466" si demandé, puis cliquer sur "associer"
- Une fois le Bulletseeker M4 complètement appairé avec le Smartphone, ouvrir l'application Bulletseeker M4. Cliquer sur "CONNECT" si nécessaire
- Le voyant du Bulletseeker M4 passe au vert fixe : l'appareil est maintenant prêt à l'emploi !
Attention : Si le Bulletseeker M4 est associé à un appareil (smartphone, tablette), veillez à le dissocier complètement avant de tenter de l'associer à un autre appareil !