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Il existe de multiples formes de leurres souples, que l’on trouve dans de nombreuses tailles et coloris quelquefois des plus fantaisistes ou s’approchant au contraire d’un réalisme bluffant. On pourrait se dire qu’en verticale, le poisson a tout le temps d’examiner le leurre et que le réalisme devrait l’emporter, or il n’en est rien, ce serait trop simple. Pêcher en verticale c’est avant tout tenter un coup de poker avec le carnassier en lui présentant un leurre qu’on aura trouvé joli mais il convient aussi de pratiquer avec une certaine rigueur pour éviter des erreurs de débutants. Plusieurs grands axes se détachent dans la recherche du leurre qui va être le plus efficace : la forme générale et sa taille, le type de vibrations émises, le coloris et l’éventuel goût. D’autres paramètres comme la vitesse de dérive et le poids de la plombée entrent aussi en compte  dans ce savant calcul ou le hasard fait quelquefois bien les choses.

 

Les différents types de leurres souples pour la verticale

Pour simplifier on classera en quatre types les leurres souples pour la verticale : Les shads, les finesses, les grubs et les slugs. Le leurre le plus fréquemment employé est le shad car il est le plus à même de s’adapter à toutes les conditions rencontrées et il émet des pulsations puissantes qui sont bien captées par les lignes latérales de nos chers carnassiers.

Le battoir d’un leurre spécifiquement conçu pour la verticale est généralement orienté à 90 ° du corps et monté sur un appendice assez long, ainsi il se mettra en branle au moindre petit mouvement, son défaut sera de moins bien nager dès que la vitesse ou le courant accélère, dans ce cas on passera à un shad conçu pour le linéaire avec un battoir à 45 ° et un appendice caudal plus large mieux à même de contrer l’ effet de torsion imprimé par la pression de l’eau sur la queue.

Le finesse se caractérise par une queue bifide comme celle des poissons. Sa nage est très discrète et il joue plus sur le coté mimétique que sur le vibratoire. Ne nageant pas ou si peu au sens où un pêcheur l’entend, ce leurre est pourtant indispensable lorsque les poissons ne veulent pas de vibrations.

Le grub se veut plus discret avec un corps assez imposant poussant l’eau mais un flagelle qui ondule et qui crée des vibrations plus subtiles qui séduisent tous les carnassiers.

Dernier de la sélection, le slug ne possède qu’une queue simple et seul le poids de celle-ci lui permettra de bouger lorsqu’on animera délicatement ce leurre. Redoutable sur les gros sandres qui connaissent les catalogues de leurres par cœur, le slug est à accrocher à sa tête plombée lorsque plus rien ne fait réagir les sandres.

Une question de taille ou d’allure générale

Quelquefois les carnassiers seront très sélectifs sur les tailles de leurres. Le brochet l’est moins mais le sandre et la perche peuvent déconcerter le pêcheur en attaquant sauvagement des leurres de 12 cm alors qu’ils recrachent des vifs de 7 cm et refusent des leurres de taille équivalente. Il faut tout essayer, du 3 pouces au 5 pouces en conditions normales pour monter encore plus gros en cas de crues en fleuve. Certains leurres ont un profil en ovale ou au contraire on des flancs très plats, le profil ovale donnera plus de rolling mais en verticale c’est plus la vibration du battoir que le scintillement du leurre qui semble déclencher les touches. Le coté massif d’un leurre peut être un plus en offrant à la vue du prédateur une bonne bouchée ainsi le rondouillard et célèbre One Up Shad de Sawamura reste un classique à utiliser en tous temps.

 

Le mystère des coloris

La règle pour les coloris est assez simple, flashy le matin et le soir ou par temps couvert, naturel ou écrevisse le reste du temps. Teintes plus dorées dans les eaux acides et plus bleutées dans les eaux calcaires. C’est ainsi que l’on peut procéder sans trop se tromper !  

Pour autant cette règle se voit régulièrement mise à bas par les poissons qui vont croquer sur un coloris Fire Tiger un après-midi en plein soleil. Rien n’est immuable avec les poissons et pour trouver la bonne couleur au bon moment mieux vaut tout essayer ou se rapprocher des pêcheurs locaux pour connaître les teintes qui fonctionnent le mieux. Le chartreuse fonctionne partout, le doré aussi peut être en imitant la robe d’un jeune sandre, le rouge marron écrevisse est aussi un grand classique à utiliser sous le soleil ou une bonne luminosité.

Un choix pertinent

Si on ne devait privilégier qu’un type de leurre pour la verticale, ce serait le shad qui l’emporterait. Le shad idéal possède un battoir ni trop grand ni trop petit pour nager à toutes les vitesses, son appendice caudal est fin mais assez haut, sa matière est gorgée d’ attractant et sa silhouette se rapproche de celle d’un vrai poisson.

La taille pourrait être comprise entre 10 et 14 cm et les coloris adaptés aux eaux européennes, à savoir une couleur charteuse, un blanc ou gris clair, un Ayu (poisson de teinte verte avec une tache jaune derrière l’opercule) brillant à ventre clair et un marron doré. 

Quatre coloris minimum pour un modèle de shad pourraient minimiser les risques de rater sa pêche mais il arrivera toujours la journée où le poisson aura la gueule fermée. En ce cas un finesse en coloris naturel ou un slug un peu terne seront peut être le seul moyen de plier du carbone en criant « pendu » !