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Quel réducteur de son choisir selon sa pratique de tir ?
Silencieux et modérateurs de son
Par Sylvain L'armurier
Publié le 15/11/2022
Dernière modification le 05/04/2024
RÉSUMÉ
Comment choisir son réducteur de son ?
Face aux choix impressionnant de réducteurs de son (aussi appelés modérateurs de son) depuis janvier 2018, date d'autorisation d'utilisation de ces équipements à la chasse en France), il peut être difficile de choisir quel type de réducteur de son sélectionner en fonction de sa pratique du tir. Nous vous proposons quelques conseils pour vous accompagner dans ce choix.
Le guide d'achat en détail
Comment choisir son réducteur de son ?

Caractéristiques principales :

Avant toute chose, il est important de prendre connaissance du changement de législation qui a touché les réducteurs de son le 1er janvier 2018. Avant cette date, les modérateurs de son de son étaient classés car considérés comme des accessoires ou éléments d’arme soumis à autorisation ou enregistrement. Depuis, le législateur a modifié la loi pour les autoriser à la chasse dans un but de diminuer le risque sur la santé auditive des pratiquants. L’achat d’un silencieux est maintenant soumis à présentation d’une pièce d’identité, d’une licence FFTir ou d’un permis de chasser. Ainsi qu’à un justificatif de détention d’arme.

Dans un second temps, il est nécessaire de tordre le cou aux idées reçues véhiculées principalement par le cinéma : un réducteur de son ne permet pas de tirer silencieusement. Dans l’imaginaire collectif, un silencieux permet de faire feu en silence ou en ne percevant qu’un faible « Pew Pew ». Ce n’est pas le cas. Le terme « silencieux » image bien la fonction de cet accessoire mais devrait être remplacé par « atténuateur » car un « RdS » (pour réducteur de son) diminue le son d’un départ du coup en réduisant le bruit de la détonation mais pas seulement.

Au départ d’un coup de feu, il y a en réalité plusieurs « bangs » de différentes intensités : celui de la percussion de l’amorce, de l’explosion de la poudre et des gaz et celui du projectile qui passe le mur du son en augmentant sa vitesse. Pour réellement rendre un tir le plus silencieux possible, il serait nécessaire de n’utiliser que des munitions subsoniques (dont la vitesse initiale est inférieure à la vitesse du son de 350m/s) ce qui n’est quasiment jamais le cas en chasse ou au tir sportif. Les réducteurs de son peuvent donc atténuer le « bang » émit mais ne rendront pas un tir silencieux.

Ceci étant, la réduction du bruit n’est malgré tout pas négligeable car l’énergie acoustique et la perception de l’énergie acoustique ne suivent pas la même échelle. Par exemple, l’écart entre un son a 80dB et un à 85dB peut paraitre dérisoire à l’oreille alors qu’en réalité l’énergie acoustique a plus que doublée. Ceci pour relativiser l’efficacité des réducteurs de son : une réduction de 30dB est déjà vraiment top !


Nomenclature  

Pour vous aider à identifier le bon réducteur de son pour votre pratique du tir, nous allons détailler les différentes caractéristiques importantes.
 

La capacité d’atténuation

Celle-ci est exprimée en décibels. Le seuil de pénibilité pour l’oreille humaine sans protection est à 80 décibels et celui de la dangerosité à 120 décibels. Le son perçu par le tireur d’un coup de feu sans atténuation est d’environ 130 à 160 décibels. Les réducteurs de son peuvent diminuer de 20 à 35 décibels environ le « bang ». Donc dans le meilleur des cas, un réducteur de son diminue le bruit perçu pour le rendre moins dangereux (mais malgré tout pénible, un casque anti bruit est toujours optimale pur bien préserver l'audition) pour le tireur. Nous sommes bien loin de l’image véhiculée par les films d’action.

Ceci étant, ces mesures factuelles doivent être mises en perspective. Les tests effectués sont généralement réalisés à 1m de la bouche du canon en espace clos. L’utilisation réelle des modérateurs de son sera principalement en extérieur ou l’effet de blast (onde de choc) sera grandement diminuée. C’est pourquoi certains utilisateurs considèrent qu’il est possible de se passer de protection acoustique quand ils se servent de modérateurs de son.


 

Le calibre 

Afin d’atténuer le son, le réducteur de son « détourne » le flux des gaz d’explosion en le faisant passer par des chicanes internes. Pour qu’un maximum de gaz soient captés par ces chicanes, il ne faut pas qu’ils puissent fuirent par l’âme du réducteur (là où passe le projectile). Bien sur une étanchéité parfaite n’est pas possible mais si l’âme est au calibre du projectile, elle sera grandement optimisée. C’est pourquoi les réducteur de son sont réalisés en fonction du calibre qu’ils doivent modérer. 

Eclaté d'un modérateur de son avec ses chicanes internes. 

Le pas de filetage 

En fonction du calibre, du profil du canon et de l’origine de l’arme, les pas de filetage des canons peuvent varier. Ce « pas de vis » présent au niveau de la bouche du canon doit être reproduit en négatif sur le réducteur de son afin de pouvoir se visser dessus. Il existe énormément de pas (5/8*24 : pas américain très répandu - M14, M15 ; M18 : pas très répandus en Europe - 1/2x20 et 1/2x28 : pas très répandus pour les 22 long rifle) et il est nécessaire de prendre le pas adapté pour son arme. 

 

Le poids du réducteur de son  

Le poids du réducteur de son est déterminant en fonction de sa pratique du tir. Ainsi, un chasseur sera enclin à prendre un réducteur de son léger car il porte énormément son arme sur les longs chemins que sa passion lui commande de prendre. Un tireur sportif ne mettra pas spécialement cet argument en avant car il déplace peu son arme. Les tireurs longue distance sont allongés par terre et ils préféreront une arme lourde pour s’ancrer mieux dans le sol. 
 

Ceci étant, le poids du réducteur de son va modifier l’harmonique du canon. Quand le projectile traverse le canon, les contraintes induites font vibrer celui-ci. Quand on regarde une telle séquence en vidéo au ralenti, il est visible que le canon fait un mouvement de vague. Le poids du réducteur de son rapporté sur l’extrémité du canon influence cette vibration et peut amener à déplacer le point d’impact. Un bon réducteur de son, bien monté (voir paragraphe « Le pas de filetage »), ne doit donc pas modifier le groupement mais par contre il modifiera quasi systématiquement le point d’impact.

Réducteur de son ASE UTRA RADIEN en aluminium

La matière 

Les réducteurs de son sont soient en aluminium (ou alliage d’aluminium) ou en acier. La grande différence entre ces 2 matières est le poids : un réducteur de son en aluminium pèse moins de 300g (voire beaucoup moins) là ou ceux en acier pèse plus de 300g (voir beaucoup plus). Cette contrainte influencera déjà votre choix : un chasseur favorisera l’aluminium là ou un tireur préférera l’acier (voir paragraphe « Le poids du réducteur de son »).
 

La deuxième différence, qui impactera plus fortement les tireurs sportifs que les chasseurs, est la réaction de la matière à la chaleur. L’acier chauffe moins vite et moins fort que l’aluminium (toutes choses étant égales par ailleurs). Or, un réducteur de son qui chauffe est synonyme d’effet de mirage dans la lunette de tir. La chaleur du réducteur de son en contact avec la température extérieure (plus fraîche) créé un phénomène de vapeur (dit effet de « mirage ») qui passe juste dans la ligne de visée de la lunette de tir (et pour cause puisque le réducteur de son se situe naturellement juste en dessous de celle-ci).


Cet effet de mirage donne l’impression que la cible se « met à onduler » et amoindrie, de fait, la précision du tir. Cet effet apparait au bout de 3 coups tirés sur un réducteur de son en aluminium là où il faudra une salve de 10 coups environ pour un réducteur de son en acier. Un tireur longue distance favorisera un réducteur de son en acier pour retarder au maximum l’apparition du mirage et il ajoutera une bande anti mirage à son montage pour détourner celui-ci de sa ligne de visée.

Juste pour être complet, si l’acier met moins de temps à chauffer, il met aussi plus de temps à refroidir. C’est pourquoi il est nécessaire de patienter entre 2 salves de tir dans le cadre du tir longue distance.


La longueur et le diamètre du réducteur de son

De la longueur et du diamètre du réducteur de son dépend le nombre de chicanes et la grosseur de celles-ci. Du nombre et de la taille de chicane dépend la réduction du bruit. Autrement dit, plus un frein de bouche est long et gros, plus il est efficace à atténuer le bruit. Mais plus il est long et gros et plus il est lourd. La longueur et le diamètre sera donc un compromis à faire entre la capacité d’atténuation et le poids.
 

Le diamètre peut aussi impacter le système de visée. Sur visée ouverte, il sera nécessaire de sélectionner un réducteur de son de petit diamètre pour que celui-ci ne passe pas devant le guidon.
 

Afin de conserver une certaine longueur tout en offrant un compromis sur le poids, certains réducteur de son sont manchonnables. Autrement dit, il recouvre également une partie du canon au niveau de la bouche. Rare sont les réducteurs de son qui utilisent cette partie supplémentaire pour l’atténuation du bruit (comme le ASE UTRA Radien par exemple). En général, celle-ci a seulement pour vocation de mieux repartir le poids du RdS sur le canon (diminution de l’effet de balan sur l’avant du canon) et d’apporter un look plus moderne à l’arme. 
 

Le réducteur de son manchonnable recouvre partiellement le canon d'une carabine.

Réducteur de son (RdS) vs Frein de bouche (FdB)

Un frein de bouche n’a pas vocation à gérer le bruit du départ de coup mais il sert à diminuer le recul de l’arme à ce même moment. Pour cela, il utilise les gaz d’explosion en les projetant vers l’arrière ce qui propulse l’arme vers l’avant. Ce mouvement va donc en contradiction avec le recul de l’arme et diminue mécaniquement celui-ci.
 

Les FdB comme les RdS utilisent les gaz d’explosion pour fonctionner. Bien sûr, les réducteurs de son apportent aussi une petite amélioration dans le recul (du fait de la compression et décompression des gaz d’explosion) mais les fabricants ont vu la possibilité d’additionner les vertus de ces 2 accessoires en les combinant.
 

Il existe donc des modérateurs + frein de bouche comme l’A - TEC PRS mod. 3 qui offre à la fois la gestion du recul (diminution de 46%) et la modération du son (diminution de 28dB). Il existe aussi des réducteurs de son qui se montent sur Frein de bouche comme le ASE UTRA SL7 BL. « BL » pour Bore lock qui est en fait le frein de bouche qui sera monté sur l’arme et prêt à recevoir le RdS « SL7 ». Dans un tel cas, l’avantage est pour les personnes possédant une collection de plusieurs armes à silencer. Il ne sera nécessaire d’acheter qu’un bore lock par arme et un seul RdS qui sera monté indifféremment sur toutes les armes. L’inconvénient et de devoir prendre en compte le plus gros des calibres de Issa collection (ce qui n’optimise pas la réduction du bruit pour les plus petits) et que l’addition des effets sur le son et le recul sera amoindrie car le bore lock qui est complètement recouvert par le RdS.
 

Avec toutes ces informations, il ne vous reste plus qu’à faire votre choix concernant votre futur réducteur de son ! Pour rappel, avec la garantie Heureux ou Remboursé, vous bénéficiez de 30 jours pour vous faire intégralement rembourser par NaturaBuy si le produit ne convient pas. Vous pouvez donc acheter le produit et le tester sur le terrain. Plus d’hésitation, à vous de jouer !

Réducteur de son A - TEC PRS Mod3


 

Réducteur de son ASE UTRA SL7i BL noir + frein de bouche.
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