Un peu d’histoire
Après la Seconde Guerre mondiale, l’Autriche adopte le FAL sous la désignation StG 58, fabriqué par l’entreprise Steyr. À l’instar de nombreux pays, l’Autriche cherche dans les décennies suivantes à moderniser son arsenal en adoptant un fusil d’assaut chambré pour la cartouche intermédiaire 5,56x45mm. C’est dans ce contexte que Steyr développe l’AUG (Armee Universal Gewehr), un fusil d’assaut conçu pour une polyvalence optimale, intégrant des innovations marquantes pour son époque.

L’AUG se distingue d’abord par son architecture bullpup, où le mécanisme de détente est placé à l’arrière, réduisant la longueur totale de l’arme tout en conservant un canon de taille standard. Ce dernier, interchangeable rapidement, permet d’adapter l’arme à différentes missions grâce à des longueurs variables. Une version fusil-mitrailleur, équipée d’un canon plus robuste et d’un bipied, est également proposée, avec un mécanisme modifié pour tirer culasse ouverte.

Introduite en 1977 sous le nom de StG 77 par l’armée autrichienne, l’AUG se démarque également par son optique intégrée offrant un grossissement de 1,5x, une avancée notable à l’époque. Construit majoritairement en polymère – du boîtier de culasse au groupe de détente –, le fusil se révèle léger et résistant. Autre particularité : l’absence de sélecteur de tir classique, remplacé par une détente progressive où un appui léger déclenche un tir semi-automatique et un appui complet active le mode automatique.

Au fil des années, Steyr modernise l’AUG, rendant l’optique amovible avant de la remplacer, sur la variante A3 de 2005, par un rail Picatinny, standard moderne pour accessoires. Ce bullpup a séduit d’autres nations, comme l’Irlande, la Nouvelle-Zélande et l’Australie, qui adoptent ses dérivés F88 et F90. Une version chambrée en 9mm, fonctionnant avec une culasse non calée, voit le jour en 1988, s’éloignant du système d’emprunt de gaz des modèles en 5,56x45mm.

Au tir
Une fois en main, l’AUG est un bullpup assez ergonomique. La construction en polymère est solide et est bien plus « dense » que la construction du bullpup P90 de Fabrique Nationale. La poignée avant rabattable permet une bonne préhension. On peut se sentir crispé à cause de la position des mains assez proches par rapport à une carabine standard mais on s’y habitue sans difficulté.

Le changement de chargeur à l’arrière peut demander un temps d’adaptation comme pour tous les bullpups mais on s’y fait rapidement. L’arme est bien équilibrée et le faible recul du .223 Remington permet de rapidement enchaîner les tirs. Seule la détente peut être un frein à la précision.
En effet, la course est longue et filante, il n’y a pas de « point dur » à proprement parler. Sur les variantes militaires, le bullpup dispose d’une détente progressive, la première partie de la course de la queue de détente déclenche le tir en semi-automatique et quand on appuie à fond sur la détente l’arme tire en mode automatique.
Le Steyr AUG peut être configuré pour éjecter vers la droite ou la gauche mais il faut démonter l’arme pour changer le sens d’éjection. Ainsi, l’arme n’est pas véritablement ambidextre car les étuis ont tendance à frapper le visage si on épaule le bullpup du mauvais côté.
L’arme utilisée au cours de cet essai est le modèle A3 qui remplace la lunette intégrée dans la poignée de transport pour un rail Picatinny afin d’installer diverses optiques.
Le démontage est très aisé et ne nécessite pas d’outils rendant l’entretien du Steyr AUG très facile. Il suffit de retirer la plaque de couche à l’arrière du bullpup puis de retirer l’ensemble mobile et le groupe de détente.

On remarquera alors le mécanisme du Steyr AUG qui reprend en partie celui de l’AR18 avec une culasse rotative et un piston à course courte.
