Mag' Tir

L’histoire de Laugo Arms commence réellement en 2001. L’entreprise Tchèque crée alors des systèmes d'armes en partenariat avec CZ. C’est en 2017 que l’entreprise ambitionne de créer des armes complètes de très haute qualité et propose alors son Alien qui porte bien son nom car il regroupe des solutions techniques originales voire exclusives qui font de lui une arme venue de loin.

Le contenu de la boite

2 packs différents existent pour l’Alien Performance. Le pack « simple » composé de l’Alien dans une housse textile de transport de couleur sable, accompagné de 2 chargeurs de 17 coups. Le pack complet se compose de 2 rails supérieurs. Le premier est équipé d'un point rouge Laugo Arms et l'autre d'une hausse réglable en élévation et en dérive et d'un guidon en fibre rouge. 2 chargeurs de 17 coups sont également présents ainsi qu’un kit de nettoyage (une bouteille de nettoyant et une bouteille d'huile). Un holster en Kydex sur une armature réglable en aluminium fait aussi partie de l’ensemble et le tout est soigneusement rangé dans une mallette type « Pelicase » de très bonne facture.

La poignée et la carcasse

La carcasse de l’Alien est en acier afin de profiter d’un centre de gravité bas et d’un poids aidant à gérer le recul. Les couleurs noires et brunes forment un ensemble moderne soulignant le dessin futuriste de ce pistolet. Pas moins de 5 textures différentes co-existent au niveau de la poignée full frame afin d’assurer un grip sur. Les plaquettes en aluminium peuvent être échangées au profit de plaquettes accessoires de plus en plus présentes sur le marché de la personnalisation. Un Magwell est monté sur le bas de la poignée pour assurer la mise en place rapide du chargeur dans le puits.

L’arrêtoir de chargeur est idéalement placé sur la zone du pouce de la main forte et est réversible pour répondre aux attentes des gauchers. L’arrêtoir de culasse est placé juste au-dessus. Ce dernier est très peu proéminent et dépasse à peine du profil du pistolet afin de ne pas perturber le tireur lors des salves rapides. 

Le pontet de l’arme est très large afin de pouvoir assurer une utilisation hivernale avec une paire de gant et un rail au standard picatinny se trouve juste devant pour pouvoir fixer une lampe tactique ou un désignateur laser.

L’Alien ne dispose pas à proprement parler d’une queue de castor mais la glissière recouvre très largement la main forte sur sa partie arrière. Ajouté à cela le retrait de matière sous le pontet augmentant la surface de préhension de la main forte, le chaussé de l’arme est vraiment prononcé et assure un maintien maximum.
 

Glissière et organes de visée

La glissière de l’Alien est très spécifique à cause de son système à emprunt de gaz. Seules les faces latérales de la glissière sont mobiles. De prime abord, cela ne simplifie pas sa manipulation car il est nécessaire de la saisir avec 2 doigts par les côtés pour la reculer. Afin de permettre, malgré tout, la manipulation, des stries de préhension à la fois douces et prononcées sont présentes sur l’avant et l’arrière.

La partie immobile de la glissière est la partie supérieure centrale qui porte les organes de visée. D’origine, l’Alien est équipé de la glissière portant une mire réglable en élévation et en dérive associée à un guidon en fibre rouge. Elle peut facilement être échangée par celle portant le point rouge ou par un rail picatinny disponible en accessoire. Le point rouge étant partie intégrante de son rail, aucune faiblesse ne sera à craindre sur la longévité du système d’accroche (interface permettant de fixer un point rouge sur un pistolet) qui est la partie la plus fragile de ce type d’aide à la visée.

Cette conception technique permet de réduire au maximum le poids des pièces en mouvement et de profiter d’un recul minimum. Cela participe aussi à la précision et à la longévité des organes de visée (point rouge ou hausse + guidon) en limitant les contraintes puisqu’ils ne subissent pas le cyclage de la glissière (les mouvements rapides avant / arrière).

Aucun jeu n’est perceptible sur les parties mobiles ce qui prouve la qualité de fabrication et de l’assemblage réalisé par l’usine de Laugo Arms.

Le canon

C’est probablement sur cet aspect que l’Alien montre le plus d’originalité. Le canon prend sa place sur la partie basse de la glissière. De ce fait, il n'est que 1.7mm plus haut que la main forte. Tout le recul de l’arme est donc facilement gérable par le tireur puisqu’il s’appuie sur la zone la plus forte de la main. Le constructeur annonce un angle de relevé de l’arme (causé par le départ du coup) inférieur de moitié par rapport aux autres marques et ainsi des capacités de réengagement ou de « double taps » optimisées.

Mais, en plus, l’Alien est basé sur un système de canon fixe avec un cyclage par emprunt de gaz. Aucun verrou n’est donc nécessaire, ce qui limite encore le poids des pièces en mouvement. Le canon de 124mm étant fixe, il est monté complètement flottant (sans contact autre que le boitier) comme pour une carabine de précision par exemple. A l’instar de cette dernière, l’harmonie du canon (le « coup de fouet » au départ du coup) ne sera pas contrariée et il pourra exprimer son plein potentiel.

L’association de ces choix techniques donne un pistolet à la précision venue d’ailleurs et un cyclage si rapide et contrôlé que le rythme de tir va pouvoir affoler les « shoot timer » (chronomètres utilisés en IPSC).

Les départs

 

L’Alien est un simple action, il arbore donc une queue de détente relativement droite en métal. Une sûreté de détente, en métal également, s’efface rapidement dès que le doigt fait pression. Le départ est de type direct, autrement dit, la course de la queue de détente fait directement face à une résistance qui lâche d’un coup franc. Le poids de départ est réglable de 1 à 2.5kg mais, malheureusement, exclusivement en usine. Bien sûr, aucun grattement n’est perceptible et la sensation du départ est juste parfaite.

 

Le chargeur

 

2 chargeurs acier de 17 coups accompagnent l’Alien. Des indications sur la face gauche laissent voir le nombre de munitions graillées. Le talon de chargeur en polymère est largement surdimensionné pour laisser une grande surface de contact et assurer des manipulations sures. Associé au Magwell de la poignée et grâce aux 2 guides présents dans la poignée, l’introduction des chargeurs est parfaite jusqu’à leur accroche par l’arrêtoir. 

Au stand 

 

Il me tardait d’essayer enfin ce pistolet qui a tant fait parler de lui. Après avoir alimenté mon premier chargeur avec 5 munitions Geco, je lance ma cible à 25m.
La prise en main de l’Alien est naturelle et le ciblage de la cible est rapide. Le cran de hausse est bien dessiné et la fibre rouge se dégage très rapidement de l’image de fond.
J’effectue une légère pression sur la queue de détente et la chose se produit. J’ai entendu le départ du coup, je vois l’impact dans la cible mais je ne suis pas sûr de ce que j’ai ressenti tellement cela à été vite. Est-ce que l’arme s’est beaucoup relevée ? le recul a-t-il été fort ?
Il me faudra vider mon chargeur pour en être sur car, en effet, le cyclage de l’arme est vraiment rapide.
Je rappelle ma cible et c’est là que j’ai vécu le deuxième effet de l’Alien : 4 impacts dans le dix et 1 dans le neuf.

Bien sûr, tous les résultats du reste de la séance ne seront pas aussi bons mais je suis le seul responsable car il est facile de se laisser emporter par ce pistolet si joueur. Le rythme des tirs peut vraiment être élevé car la cible reste quasiment tout le temps devant les organes de visée. Sans vouloir réaliser des « double taps », je me rends compte que la cadence naturelle de l’Alien pourrait être comparée aux « double taps » réalisées avec des pistolets d’autres marques.

Il n’y a qu’en fin de séance que l’Alien a montré un petit signe de personnalité en verrouillant sa culasse sur un chargeur vide (la culasse doit rester ouverte des lors que le chargeur est vide). Je n’y vois pas de réelles faiblesses mais plus un besoin d’entretien très régulier. Les systèmes à emprunt de gaz créés beaucoup de salissures ce qui, dans un système aussi ajusté que la mécanique d’un Alien, peut générer ce type de petits défauts.
Mais en même temps, qui oserait laisser un Alien sans entretien ?