Un peu d’histoire
Au début des années 1980, la Gendarmerie nationale lance un vaste chantier de modernisation de son armement de poing : il s’agit de disposer d’un pistolet plus moderne, à plus grande capacité et doté d’une platine combinant double et simple action. Ce besoin, rapidement relayé par d’autres services, vient faire écho à l’équipement hérité des années 1950, les PAMAC 50, qui montrent leurs limites face aux nouvelles exigences opérationnelles.
Plutôt que d’engager un coûteux développement ex nihilo, les autorités décident de s’appuyer sur un modèle éprouvé. La Manufacture d’Armes de Saint-Étienne (MAS) avait pourtant imaginé un prototype domestique susceptible de répondre au cahier des charges. Le choix politique et économique privilégiera toutefois l’adaptation d’un système existant.
La Section technique de l’armée de Terre mène des essais comparatifs poussés : Beretta 92F, Sig Sauer P226, Walther P88, mais aussi Glock 17 et HK P7 M13 sont passés au banc. Les deux derniers ne disposent pas initialement de la platine demandée, mais sont néanmoins évalués pour leurs qualités intrinsèques. En juillet 1987, c’est le pistolet italien qui est retenu — non parce qu’il surpassait nettement le P226, finaliste sérieux, mais pour des raisons de coût et de logistique.
L’arme adoptée reçoit la désignation nationale MAS G1. La production française mobilise plusieurs acteurs industriels : dans un premier temps, Manurhin assure la fabrication des glissières, tandis que la MAS prend en charge le montage final. Beretta, de son côté, fournit des pièces selon les besoins et garantit l’appui technique inhérent à la licence.
L’entrée en service se fait par étapes. En 1989, la Gendarmerie nationale officialise l’adoption du PAMAS ; l’année suivante, c’est au tour de l’armée de l’air, puis progressivement de l’armée de Terre. Ce déploiement progressif traduit une volonté de tester et d’homogénéiser les retours d’expérience avant un maillage national plus large.
Des retouches techniques seront apportées au fil du temps : en 2001, une modification vise à rapprocher certaines fonctionnalités du modèle Beretta 92FS, notamment l’ajout d’un dispositif d’arrêt de glissière en cas de rupture — les exemplaires ainsi revus seront désignés PAMAS G1S. Ces évolutions témoignent d’une adaptation continue aux contraintes d’emploi et de sécurité.
Essai au tir
Si vous avais tiré avec un Beretta 92 vous avez dans un sens déjà tiré avec un PAMAS. L’arme est assez massive mais pas inconfortable du moins si on a des mains de tailles moyennes ou grandes.
L’arme est relativement lourde, son poids s’approche du kilogramme quand le PAMAS est chargé. Ainsi le recul est léger et on revient rapidement en cible. La détente en double action est lourde, très lourde mais en simple action le départ est net. Sur l’exemplaire, le poids de départ en simple action a été mesurée à 2,7kg.
L’ergonomie globale du PAMAS est assez ergonomique. Le bouton pour retirer le chargeur tombe bien sous le pouce et peut être déplacer de l’autre côté pour les gauchers. Contrairement à la plupart des Beretta 92, le PAMAS dispose uniquement d’un levier de désarmement. Ainsi quand on désarme le PAMAS, le levier revient automatiquement à sa position initiale.
Le chargeur a une capacité standard de quinze cartouches mais des chargeurs de plus grande capacité sont également disponible. L’arme est fournie avec une chargette avec le logo de la MAS afin d’insérer les cartouches plus facilement dans les chargeurs.
Le démontage du PAMAS G1 est très simple. Après avoir réalisé les mesures de sécurité, il suffit d’appuyer sur le levier de démontage et de le faire pivoter afin de séparer l’ensemble mobile de la carcasse.
Mécaniquement, l’arme fonctionne avec une culasse calée et le verrouillage est assurée par un bloc tombant relativement similaire à celui du fameux Walther P38.
Conclusion
Sur le terrain, le PAMAS a hérité des qualités et des défauts de son inspirateur italien : fiable et précis, il est cependant ressenti par certains comme relativement lourd et encombrant à l’aune des standards contemporains. Ce constat, conjugué à l’émergence de nouvelles doctrines et de matériels plus légers, conduira progressivement au remplacement du PAMAS par des solutions modernes — notamment le Glock 17 — au sein de certaines unités de l’armée française.