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Test du fusil semi-automatique M1 Garand

Carabines semi-automatiques de Catégorie B
Par Thomas Anderson
Publié le 17/11/2025
Dernière modification le 17/11/2025
RÉSUMÉ
Une des armes d'épaule les plus iconiques au monde : le Garand.
À son évocation, on associe immédiatement la silhouette du soldat américain débarquant en Normandie un 6 juin 1944. Ce fusil fait rêver plus d'un tireur et collectionneur et à juste titre, outre le fait qu'il aura vu le froid des Ardennes ou l'enfer du Pacifique, il s'agit d'une arme qui possède d'excellentes qualités au tir. Voir les notes détaillées et le verdict
Points forts
  • Iconique de l'armement US.
  • Excellente détente.
  • Organes de visées à oeilleton réglables.
  • Précis en cible.
  • Le “Ping” du clip qui s'éjecte, légendaire!
Points faibles
  • Démontage fastidieux.
Fiche technique
Origine : Etats-Unis.
Catégorie : Cat. B2.
Type : Fusil semi-automatique.
Calibre : 30-06 springfield.
Longueur totale : 1100 mm.
Longueur du canon : 610 mm.
Capacité : 8 cartouches.
Poids à vide : 4,31 kg.
Fonctionnement : Emprunt de gaz et piston attelé au transporteur de culasse.
Hausse : de 100 à 1200 yards.
Le test en détail

L’histoire


L'histoire de ce célèbre fusil américain commence naturellement avec son concepteur, John Cantius Garand. Né au Québec en 1888, sa famille s’installe aux États-Unis. Lors de la Première Guerre mondiale, certaines nouvelles armes voient leur apparition comme le pistolet mitrailleur ou le fusil semi-automatique. Même si ce dernier était déjà connu, par exemple, chez les Danois ou en Suisse avec les fusils Mondragon, ce type d’armement était très loin d’être largement répandu sur le champ de bataille, à l’exception peut-être de la France qui produisit dans une grande quantité (86 000 exemplaires) des RSC 1917. Cependant, ce qui marqua en premier l’esprit du jeune inventeur John Garand fût la mitrailleuse et il proposa son projet à la marine américaine. Même si son arme ne fût pas retenue, cela lui permit d’être embauché à l’arsenal de Springfield dans le Massachusetts dès 1919. A partir de là, il fut convié à proposer un fusil semi-automatique basé sur sa mitrailleuse et c’est bien entendu ce qui donnera naissance au fusil M1.

Le clip de 8 coups du M1 Garand.

Il aura fallu 17 ans à John Cantius Garand pour terminer son œuvre, avec un premier brevet en 1932, puis une adoption définitive le 9 janvier 1936 par l’armée américaine sous le nom officiel de ‘U.S. Rifle, Cal. .30, M1’ , et qui sera suivi par la marine en 1940. Initialement, le M1 Garand utilisait un système de ‘gas-trap’ ou ‘piège à gaz’ en français. Ces modèles précoces sont facilement reconnaissables par la forme carrée à l’avant du canon mais la plupart des fusils ont tous été modifiés pour recevoir le cylindre à gaz à la forme arrondie car le ‘gas-trap’ était trop compliqué à usiner. Le principe de fonctionnement du M1 est simple : lors du tir, la balle quitte le canon et une quantité de gaz est récupérée par un trou dans le canon situé tout à l’avant. Cela permet ensuite de pousser vers l’arrière la came (ou le piston si vous voulez) qui est liée à la culasse. Rien de révolutionnaire, c’est le même mode de fonctionnement que le Mondragon 1908 Mexicain ou le RSC 1917 français, dont John Garand s’est peut-être inspiré, car on peut noter d’étranges points communs entre ces trois armes.

La particularité du M1 Garand réside peut être dans son magasin qui nécessite l’insertion de clips de 8 cartouches de 30-06 Springfield, tout comme le serait un fusil au système Mannlicher. Lors du tir de la dernière cartouche, le clip est éjecté dans les airs, faisant tinter le fameux ‘ping’, largement repris dans d’innombrables films hollywoodiens. Malheureusement, vous constaterez qu’au stand de tir, avec les détonations et un casque sur les oreilles, vous l’entendrez difficilement ! Et oui, la fable qui voudrait que le soldat allemand attende patiemment derrière son mur pour attendre que le GI vide son clip et se mette à lui tirer dessus après avoir entendu le fameux ‘ping’ est simplement ridicule…

Le clip inséré : il suffit alors de pousser le levier d’armement vers l’avant pour chambrer la première cartouche.

Pour en revenir au M1 Garand, sa date d’adoption en 1936 semble très précoce et l’armée américaine est une des premières armées au monde à adopter massivement un fusil semi-automatique. Cependant, dans les premiers temps, la production fut extrêmement lente, l'armée américaine ne recevant le fusil M1 qu'à la fin de 1937. Lorsque les États-Unis entrèrent en guerre en décembre 1941, environ 600 M1 étaient produits chaque jour. Au fur et à mesure que le conflit continuait, la production fut encore accélérée. À son apogée, l'arsenal de Springfield produisait environ 4 000 fusils par jour. À la fin de la guerre, plus de 4 millions de M1 Garand avaient été produits. Les Marines durant la guerre du Pacifique sont initialement dotés de fusil à verrou Springfield 1903 et ne reçoivent que tardivement des M1 Garand. On peut tout de même noter que les Etats-Unis ont été, avec l’URSS, les seuls à doter efficacement leurs troupes de fusils semi-automatiques car certes les Allemands produisaient le G41 et G43 mais ils ne furent pas aussi efficace sur le terrain que les SVT40 et M1 Garand.

John Garand a continué à travaillé à l’arsenal de Springfield jusqu’à sa retraite en 1953 mais ne perçut pas un centime sur la fabrication des fusils car il avait revendu les droits au gouvernement américain. En 1973, un an avant son décès, il fut intronisé au U.S. Army Ordnance Corps Hall of Fame (Panthéon de l'armée américaine) pour sa création.

Le M1 dota le soldat américain d’une bonne puissance de feu qui allait de paire avec l’énorme logistique américaine pour fournir la quantité de munition nécessaire pour tenir le front car vous le constaterez vous-même sur le pas de tir : ce fusil est tellement plaisant à tirer qu’il en devient un gros consommateur de cartouches !

Vue du côté gauche du boîtier : le bouton visible au milieu sert à éjecter un clip plein ou non qui serait inséré. Évidemment il faut d’abord mettre la culasse en arrière !

Le M1 Garand continua à être utilisé durant la guerre de Corée (1950-1953) et fût aussi utilisé par l’armée française durant la Seconde Guerre mondiale, mais aussi parfois en Indochine. À noter aussi une très grande utilisation par l’armée sud-vietnamienne, aux côtés des troupes américaines. Son histoire ne s’arrête pas là puisqu’on peut nommer aussi les versions danoises que l’on rencontre parfois sur le marché en 308 Winchester, ainsi que les versions Italiennes de chez Beretta. Dans les années 50, avec l’arrivée des Battle Rifle comme le FN FAL ou le HK G3, Springfield armory tentera d’adapter le M1 en ce qui sera nommé le M14 : soit basiquement un Garand avec un chargeur amovible et la capacité de tir en rafale, ce qui est tellement ridicule sur une arme tirant du 7,62x51 que la plupart des exemplaires livrés au Vietnam seront bridés. Le M14 ne fût pas une réussite au Vietnam et il a été rapidement remplacé par les AR-15. Cependant, le M14 trouva une seconde vie en tant que fusil de précision (DMR), renommé M21. La durée d’utilisation des M21 dans l’armée américaine est très impressionnante et elle démontre les qualités au tir de l’arme. Qualités que l’on retrouve aussi sur le pas de tir chez nous avec les tireurs T.A.R. qui utilisent avec succès des copies de M21 (en version M1A ou autres…).

La panoplie complète du collectionneur d’armes américaines : M1 Garand, USM1 et Colt.45.

Démontage


Si le M1 Garand est un fusil très agréable à utiliser au stand et emprunt d’histoire, côté démontage ce n’est pas le meilleur que nous ayons connu… Plus facile qu’un roman, voici les étapes en photo pour faire le démontage complet et obligatoire après chaque séance de tir. Une petite pensée au GI sur une plage perdue d’une île du Pacifique qui devait faire sa séance de nettoyage car la cartouche militaire disposait, en plus, d’amorces corrosives…

Attrapez l’arrière du pontet et tirez-le vers l’arrière. Le trou arrière permet initialement d’y glisser une cartouche de 30-06.
Tirez simplement le bloc détente vers le bas.
C’est peut-être la partie la plus simple du démontage : le bloc détente vient tout seul et l’ensemble boitier-canon se désolidarise tout seul de la crosse.
A partir de là les choses commencent à se corser : il va falloir désolidariser la came et l’élévateur. Il faut faire pression sur le ressort vers le canon. Une fois fait, enlever la goupille maintenant en place les trois pièces, dont l’élévateur du magasin.
Vous pouvez ensuite sortir la came et la culasse du boîtier. Vous pensez avoir terminé ? Et bien… non !
Démontage complet: avec un tournevis (si vous avez de la chance vous prenez celui qui est situé dans la crosse) et vous dévissez le bouchon de l’emprunt de gaz à l’avant. Ensuite, vous dévissez encore la bouche du canon qui verrouille le cylindre à gaz, ce qui vous permet de libérer ce dernier, ainsi que le garde main avant. Vous êtes prêt à nettoyer votre fusil !
Dans la trappe de votre crosse se trouve peut-être le tournevis réglementaire.

Au stand

Les excellents organes de visées. Faciles à régler avec les molettes à gauche (distance) et à droite (latéral).

Le fusil M1 Garand est l’un des fusils semi-automatique de la Seconde Guerre mondiale les plus plaisant à utiliser. Il est certes assez lourd, mais cela permet de compenser le recul de la cartouche de 30-06 pour rendre la séance de tir très agréable. Que dire sur le M1 au tir ? L’équilibre général de l’arme est bon, la prise en main est bonne, la détente est excellente (sur deux exemplaires essayés), les organes de visée sont excellents et la hausse s’ajuste très facilement, c’est quasiment un sans faute ! Le seul inconvénient serait peut-être la difficulté d’insérer des clips en position couchée. Il existe tout un tas de clips de différents fabricants en vente et selon les cas, l’insertion est parfois capricieuse…

Quand au fameux ‘Garand thumb’, soit la tendance du fusil à vous propulser le pouce vers la chambre si vous insérez un clip et que la culasse part vers l’avant : nous ne l’avons pas expérimenté ! A aucun moment nous n’avons eu la culasse qui est repartie toute seule vers l’avant. Bien au contraire, il fallait à chaque fois donner un bon coup dans le levier d’armement pour armer et chambrer une cartouche. Encore un mythe ? Néanmoins, on ne peut que vous conseiller ce que tout le monde fait, à savoir bien placer votre main droite prête à rattraper le levier d’armement, lorsque vous insérez un clip.

Concernant la précision du fusil, nous n’avons pas de cible digne de ce nom à présenter dans cet essai, car les seules munitions disponibles sur le moment étaient des munitions de surplus : parfaites pour faire du gong, peu intéressantes pour présenter un beau groupement. Cependant, il est clair que le fusil est largement capable, sous réserve de trouver une arme avec un canon encore en état et qui n’a pas trop souffert de l’utilisation des munitions corrosives utilisées durant le second conflit mondial. Mais on peut très facilement trouver des nouveaux canons à monter, ce qui peut en faire une excellente arme pour tirer sur cible papier. De plus, le M1 Garand utilise la bretelle 1907, parfaite pour les compétitions de Tir aux Armes Réglementaires.

100 m sur appui et cartouches de surplus. Peut mieux faire !
Note détaillée & évaluation technique
Valeur mécanique
Canonnerie, précision
Valeur esthétique
Design, qualité des matériaux, finitions.
Valeur d'usage
Prise en main, équilibre, visée.
Rapport qualité-prix
LE VERDICT
Test du fusil semi-automatique M1 Garand
Il est fortement conseillé d'essayer au moins une fois dans sa vie le tir au fusil Garand… C'est vraiment une belle expérience, pour le côté atypique de son fonctionnement, son imposant aspect historique bien sûr, et parce que l'arme dispose de réelles qualités face à la cible, ce qui surprend pour un fusil conçu dans les années 30 pour un programme militaire. Bref, une arme plaisante et un vrai collector… “ping” !
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