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Test du mousqueton suisse modèle 1911

Carabines de tir aux armes réglementaires (TAR)
Par Thomas Anderson
Publié le 24/04/2025
Dernière modification le 29/04/2025
RÉSUMÉ
Le grand frère du K31
Le mousqueton suisse 1911, ou simplement K11 pour Karabiner, est une arme d’épaule que l'on rencontre dans quasiment toutes les armureries de France. C’est un classique du surplus militaire, qui néanmoins ne jouit pas de l’aura d’excellence de son petit frère le K31. Il serait pourtant dommage de délaisser le K11 car, comme nous allons le voir, il ne démérite pas. Voir les notes détaillées et le verdict
Points forts
  • Prix corrects.
  • Qualité de fabrication.
  • Culasse linéaire agréable.
  • Excellente cartouche.
  • Léger et maniable.
  • Détente excellente.
Points faibles
  • Moins précis que le K31.
  • Hausse qui commence à 300 m.
Fiche technique
Origine : Suisse.
Catégorie : Cat. C1° b).
Type : Carabine à réarmement manuel.
Calibre : 7,5x55 GP11.
Longueur totale : 1103 mm.
Longueur du canon : 592 mm.
Capacité : 6 cartouches.
Nombre de rayures : 4 à droite.
Poids à vide : 3,9 kg.
Le test en détail
Test du mousqueton suisse modèle 1911
Le Karabiner Modell 1911.


Un peu d’histoire


Lorsque les Suisses ont changé tout leur armement au début des années 1910, pour l’adapter à la nouvelle cartouche de 7,5x55 GP11, ils décidèrent aussi d’adopter un nouveau mousqueton. Le nouveau fusil d’infanterie nommé Gewehr Modell 1911 remplace les fusils M1889 et M1889/96 chambrés en GP90. Du côté des armes courtes, l’idée est de ne produire qu’une seule et même arme, que ce soit pour la cavalerie, l’artillerie de campagne ou de montagne, et tout corps d’armée nécessitant une arme d’épaule à l’encombrement modéré.

Auparavant, il y avait d’un côté la carabine de cavalerie 1905, et le fusil court 1900. Or, il semblait évident que cela réduirait le coût de ne produire qu’une seule et même arme, d’autant qu’il était possible de concilier les besoins des différents groupes.

Boitier du K11
Vue du boitier du K11.

Les essais s’intensifièrent à partir de 1909, pour se terminer courant 1912, et avec un début de production en 1914, à la veille de la Première Guerre mondiale. Cette production continue jusqu’à l’arrivée de son remplaçant, le Karabiner 1931. Ce qui signifie que le K11 a eu une durée d’utilisation extrêmement longue, d’autant plus que durant la Seconde Guerre mondiale, il était largement employé par les troupes de l’arrière. Il en résulte une arme reprenant la culasse du Modell 1889/96 ainsi que celle du G11, c'est-à-dire à action rectiligne mais avec les tenons de verrouillage vers l’avant du cylindre central. La hausse commence à 300 mètres, selon les standard de l’époque et où le tir sportif dans les stands suisses sont fait d’usage à cette distance. Le K11 dispose d’un magasin amovible de six cartouches, pouvant être alimenté par clip cartonné.

Le K11
Le K11 est une carabine élégante.

Avec quelque 185 000 exemplaires produits, le mousqueton 1911 est largement disponible à l’achat, de plus son prix reste bon marché par rapport à la qualité de fabrication de l’arme.

Il n’a certes pas été utilisé à Stalingrad ou Omaha Beach, mais il n’en reste pas moins un classique des armes de surplus, provenant d’un pays qui n’a rien à prouver sur ses compétences en matière de fabrication d’armes à feu.

À noter que les numéros de série inférieur à 30 000 sont en réalité des carabines 1905 ou des fusils courts 1900 convertis en K11. Plus rares, ces K00/11 et K05/11 sont désormais classés en catégorie D, même s’ils sont strictement identiques à n’importe quel K11 et qu’ils chambrent le 7,5x55.
 

Baïonnettes


Un rapide aperçu des baïonnettes du K11 pour lequel on peut considérer 3 modèles :

  • - Le modèle 1889/14 : elle ressemble en tout point à la M1889 du fusil de la même année, sauf que le diamètre de l’anneau de fixation a été réduit à 14 mm, pour correspondre au canon plus fin du K11.
 La baïonnette M1889/14.
Baïonnette M1889/14.
Anneau avec diamètre de 14mm et anneau à 15mm.
A gauche, anneau avec diamètre de 14mm, à droite anneau à 15mm.
  • - Le modèle 1889/92 : moins commun, il s’agit d’une baïonnette dont la pointe a été récupérée sur un exemplaire pour fusil Vetterli (ou Peabody). Elle est couramment appelée “baïonnette de cycliste” car très légère et souvent associée aux vélocipédistes.
La baïonnette 1889/92
baïonnette 1889/92.
  • - Le modèle 1914 : immédiatement reconnaissable, il s’agit d’une imposante baïonnette à dos de scie, utilisée par les soldats du génie.
Baïonnette M1914
Baïonnette M1914.

Comme mentionné sur la M1889/92, le diamètre de l’anneau de fixation est diminué de 1 mm par rapport aux baïonnettes de fusils. Elles sont uniquement compatibles sur les K11, les K31 et les fusils de Cadet 1897.
 

Au stand


Le mousqueton 1911 est une carabine courte, relativement légère et à l'ergonomie agréable. La présence d’une poignée pistolet apporte du confort au tir. La hausse à un cran de mire en U, sur un guidon carré, parfaitement adapté au tir sur cible. L’insertion des cartouches dans le magasin avec l’aide du clip se fait très facilement et la culasse est vraiment très fluide à manipuler : d’un geste vif on enchaîne l’insertion et l’extraction.

À noter que le mythe voulant que les culasses rectilignes soient plus rapides à manipuler que les culasses “classiques” comme sur un Mauser 98k est faux, puisque dans tous les cas le tireur doit utiliser sa main droite (pour un droitier !) pour manipuler la culasse, donc prendre le temps d’enlever sa main du pontet et de la poignée.

Ensuite le tireur doit évidemment décaler sa tête de la crosse, sinon il risque de se prendre l’anneau de sécurité dans le visage… Tous ces petits mouvements sont finalement similaires et réalisés avec la même vitesse que sur une culasse de type Mauser, et le tireur devra se repositionner à chaque fois.

Guidon et hausse du K11.
Guidon et hausse du K11.

Là où le K11 s’en tire très bien, c’est sur sa détente : elle est excellente ! (Comme toutes les armes suisses ?) Arrivé sur un point dur, le départ de coup est exceptionnellement léger et sans frottements pour une arme militaire. L’angle très incurvé de la détente permet aussi de bien positionner son doigt. L’éjection de l’étui se fait à la verticale et il ne faut pas hésiter à tirer franchement sur la culasse. Au tir couché, pensez que si l’action n’est pas vivement tirée, l’étui peut vous retomber dans le dos…

Clip engagé dans le magasin
Clip engagé dans le magasin, avec cartouches de manipulations pour la photo.

Les résultats en cibles seront satisfaisants. Le ‘’problème’’ du K11, c’est qu’il est immédiatement comparé à son remplaçant, le K31. Et autant l’annoncer, non le K11 ne sera pas compétitif. Du moins, il reste largement au-dessus dans la famille des mousquetons, mais il ne peut rivaliser face au K31. Son canon est un peu plus court et sa ligne de visée hausse-guidon est elle aussi plus courte, jouant sur les performances en cible. Néanmoins, pour avoir déjà amené le K11 à 300 mètres, il est parfaitement capable et il n’y a aucun doute que vous soyez surpris par les capacités de cette arme courte, maniable et agréable au tir.

10 tirs à 100m sur appui et cartouches PPU
10 tirs à 100m sur appui et cartouches PPU : avec 2 flyers en bas à droite et en haut, on a connu mieux ! Si on s’en tient au groupement, alors on tient le 9 de la C50.
Note détaillée & évaluation technique
Valeur mécanique
Canonnerie, précision.
Valeur esthétique
Design, qualité des matériaux, finitions.
Valeur d'usage
Prise en main, équilibre, visée.
Rapport qualité-prix
LE VERDICT
Test du mousqueton suisse modèle 1911
Le mousqueton suisse modèle 1911 est une arme attachante, avec un fonctionnement atypique, une qualité de fabrication excellente, une bonne ergonomie et il chambre une cartouche qui n’a plus rien à prouver. Largement disponible sur le marché, il est en plus très bon marché. Alors… qu’attendez-vous ?
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