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Test du fusil MAS 36
Carabines de tir aux armes réglementaires (TAR)
Par Julie Ludmann
Publié le 03/10/2023
Dernière modification le 15/11/2023
RÉSUMÉ
LE fusill français
Les premières choses à savoir sur le fusil MAS 36 est que, c’est une arme à répétition manuelle, fabriquée par la Manufacture d'armes de St-Etienne à partir de 1936. De par sa fabrication 100% française, il est très aimé par les tireurs sportifs et reste d’une très bonne précision malgré son âge et ce, que ce soit dans son calibre d’origine, ou rechambré en calibre 308 Winchester. Voir les notes détaillées et le verdict
Points forts
  • Fluidité de la culasse
  • Qualité des départs
  • Simple à nettoyer
  • Facile à démonter et à remonter
Points faibles
  • Son poids
  • Le choix de la hausse qui n'est pas forcément juste niveau de la graduation pour évaluer la bonne distance de tir
  • Crosse courte
Fiche technique
Origine : France / Manufacture d'armes de St-Etienne
Type : Carabine à verrou
Calibres d'origine : 7,5x54mm
Calibre avec canon neuf ou rechambré : 7.08, en cal 308 et 30/284 winchester
Crosse : bois
Mécanisme : à verrou
Canon : 57,5cm
Magasin : 5 cartouches
Sûreté : Aucune
Poids à vide sans baïonnette : 3,720 kg
Poids avec la baïonnette : 3,890 kg
Longueur : 102 cm
Contenance du magasin : 5 cartouches
Portée maximale : 400mm
Portée pratique : 200m
Le test en détail
Le MAS 36, un fusil français à l'identité unique qui permet de le distinguer immédiatement.

Un peu d'histoire 

 

La conception d’un nouveau fusil, après la première guerre mondiale et pour arriver au fusil MAS 36, fut assez longue et est issue originellement de la volonté de remplacer le calibre 8x50R utilisé par le Lebel modèle 1886/93 (ou encore le fusil FM CSRG 1915 Chauchat) utilisé à ce moment-là. En effet, la forme particulière de cette munition de 8x50R avait montré ses limites lors de son utilisation en particulier dans le FM CSRG 1915 Chauchat. Il est alors lancé l'étude d'une nouvelle cartouche. 
 

Dans les années 1920, la cartouche de 7,5x58 est adoptée mais vite remplacé en raison d’une trop grosse ressemblance avec la cartouche du Mauser et également suite à de nombreux incidents de tir dans le fusil le FM 1924. Cette cartouche fut donc raccourcie de 4mm et c’est ainsi que la cartouche 7.5x54mm est née.
 

Des 1921, différentes études sont faites au sein de plusieurs manufactures d’armes pour proposer diverses sortes de fusils chambrés dans un premier temps par la cartouche de 7,5x58 puis par la cartouche de 7,5x54. Ce changement de munition va augmenter encore les délais puisque les prototypes et les plans doivent alors être modifiés en fonction. Toutes ces études ralentiront considérablement l'adoption d’un futur fusil. 
 

C’est à partir de 1928 que les premiers prototypes d’armes sont essayés en corps de troupe. Et c’est en 1932 que ces prototypes d’armes subiront les derniers tests pour retenir parmi eux, le fusil nommé « MAS ». Le 17 mars 1936, le fusil de calibre 7,5 mm modèle 1936 sera définitivement mise en service au sein de l’armée française et sera dès lors connu sous le nom de MAS 36. 
 

Ce nouveau fusil français est exclusivement fabriqué par la Manufacture d'armes de St-Etienne, d’où son acronyme « MAS » et le chiffre « 36 » pour l’année de son adoption en France. C’est ainsi que le fusil MAS 36 succèdera au système Berthier et au Lebel.
 

Deux modèles de MAS 36 se succèdent : Le MAS 36 dit de premier type qui est produit à la veille du deuxième conflit mondial, et le MAS 36 dit de deuxième type qui en 1944 subit quelques changements. Le MAS 36 est une arme largement répandue et utilisée au cours de la guerre d’Indochine et de la guerre d’Algérie. Il sera en service en France ainsi que dans de nombreuses anciennes colonies françaises en Afrique ou encore au Laos et au Cambodge. Ce fusil est remplacé dans les années 1950 par le fusil semi-automatique MAS-49. Cependant, le fusil FRF2 sera son descendant indirect dans la mesure où il utilise le boîtier de culasse et la culasse légèrement modifiées du MAS 36.
 

Les différentes versions du MAS 36

 

le MAS 36-CR-39
 

Cette version était destinée principalement aux troupes de montagne et aux troupes aéroportées. Elle se distingue par rapport au MAS 36 par sa crosse en alliage léger (aluminium) évidée qui se replie contre le fût pour le transport. Une fois la crosse repliée l’arme mesure 62.5cm. Son poids est de 3.750kg. Le canon (45cm), le garde-main, le fût et la baïonnette (290 mm) sont plus courts. Sa dénomination CR correspond à l’acronyme « crosse repliable » et le chiffre 39 correspond à son année de mise en service. 
 

le MAS 36-51
 

Ce fusil a été créé pour le tir de grenades à empennage de 22mm avec un poids de 4300kg. Cette version du MAS est utilisée principalement pour le tir antipersonnel, antichar, d'exercice, aussi bien en tir tendu qu’en tir vertical. Il est muni d’un manchon fixé à demeure au diamètre de 22mm sur le canon, d’un dispositif de pointage monté sur l’embouchoir. C’est à partir de ce model que les sabots de crosse en caoutchouc ont vu le jour afin d’amortir le recul de l’arme et de ce fait d’adapter également l’arme au différentes morphologies des tireurs. Il y a quelques petites différences également sur le canon, le garde-main, le fût et l’embouchoir par rapport à la version d’origine du MAS.
 

Le MAS 38 TR (Tir Réduit)
 

Ce fusil était destiné à l’entrainement des recrus à partir de 1942 même si sa conception est de 1938. Le canon de ce MASest modifié par retubage, (ce qui signifie, la mise en place à l'intérieur du canon d'origine d'un tube au calibre souhaité, ici le 22lr),avec un magasin approvisionné de cartouches-relais. Ces cartouches-relais permettaient de chambrer des cartouches de 22LR sans pour autant à avoir à changer le bloc culasse d’origine adapter pour de la munition en 7,5x54. Cependant, cette version sera vite remplacée après 1945 par d’autres fusils en 22mm car les cartouches-relais se trouvaient être très onéreuses.
 

La crosse en bois d'origine avec un sabot de couche en matière synthétique.

La crosse

 

La crosse du MAS 36 est particulièrement courte, il est donc préférable de la rallonger à l’aide d’un sabot de crosse en fonction de sa morphologie (ce que j’ai donc fait sur mon arme). A noter que le bois de la crosse MAS 36 premier type est en hêtre et sera remplacé par du noyer pour les versions de deuxième type.Les garnitures sont constituées des fixations du canon au bois, de la plaque de couche et de la barrette de crosse.
 

Le boitier et la culasse

 

La culasse entièrement phosphatée est assez basique : Dans sa partie arrière, elle comporte deux tenons de verrouillage et ne se compose que de 5 éléments dont le corps de la culasse, le bouchon arrière, le percuteur, le ressort du percuteur et l’extracteur. La culasse est de forme cylindrique avec un levier d'armement coudé. L'armement du percuteur se fait à l'ouverture par la rampe hélicoïdale de culasse.Pour mon arme, la culasse est fluide et permet un verrouillage complet sans avoir à forcer. 
 

Eclaté de la culasse du MAS 36 avec son levier d'armement distinctif coudé.


A noter que sur le premier modèle de MAS36, la planchette élévatrice ne fait pas arrêtoir de culasse et donc cette dernière peut être refermée sur une chambre vide en fin de cycle. Ce détail sera modifié sur la deuxième version ou un méplat sur cette planchette viendra bloquer la culasse lorsque le magasin est vide ce qui est donc le cas pour mon MAS 36 en cal. 308.Ainsi,lorsque le magasin est vide, pour fermer la culasse, il faut légèrement appuyer sur la planche élévatrice jusqu’à ce que la culasse puise franchir à nouveau l’arrêtoir.

 

Le boitier de culasse du MAS 36 est massif et "brut".

Le canon

 

Le canon se compose de la tronche de bouche (au bout du canon), d’un guidon et d’un tonnerre (partie située à la base du canon). Le canon mesure 575mm et comporte 4 rayures au pas de 270mm pour le calibre en 7.5x54. La canon de calibre 7.08 comporte 6 rayures à droite au pas de 233mm.

 

La sûreté 

 

Aucun dispositif de sécurité actif ou passif n’est présent sur l’arme, si l’arme est approvisionnée, elle est prête au tir une fois la cartouche engagée. A contrario l’arme peut ainsi être facilement désapprovisionnée pour être mise en sureté.

 

Les organes de visée

 

Pour ma part, la prise de visée est particulièrement agréable, nette, l’œilleton permet de bien cadrer le visuel d’une C50 à 200m notamment.Les organes de visées se composent d’une hausse à œilleton, d’une planchette curseur gradué de 100 à 1200 m et d’un guidon rectangulaire sur embase à oreilles pour les MAS de 1er type, ou d’un guidon tunnel pour les MAS de 2ème type.


 

La hausse possèdent différentes graduations.

Le réglage de la hausse se fait très simplement, par simple pression du curseur en l’amenant à la graduation désirée. Les hausses sont remplaçables via différents kits permettant de choisir en fonction des corrections recherchées, celle qui serait le plus adéquate. (Il existe jusqu’à 25 kits de hausse différentes). Pour mon MAS 36 de deuxième type, calibré en 308, afin de tirer à 200m, j’ai réglé ma hausse sur 5.
 

Baïonnette

 

La baïonnette du MAS 36, de 340mm de long, est entièrement phosphatée. En mode transport, elle est logée dans un évidement situé dans le fût, au-dessous du canon. Sa poignée est cylindrique et sa lame est cruciforme. Elle dispose d’un basculeur terminé par un ergot de verrouillage apparent à chaque extrémité. Les deux ergots de fixation servent à fixer la baïonnette. Une simple pression permet de la retirer. Dans le tir sportif, la baïonnette déployée est interdite. Elle doit être fixe dans le fût et solidaire de l’arme ou bien enlevée. (Pour cet article, la baïonnette a été fixé après avoir pris les photos, cela afin de mieux présenter cet accessoire d’arme.)

 

Une vue de la baïonette et des différentes garnitures.


Le magasin

 

La capacité de l’arme est de 5 cartouches dans le magasin, approvisionnées manuellement ou via des lame-chargeurs. Pour utiliser une lame-chargeur, il suffit de la placer garnie de ces 5 munitions au-dessus de l’élévateur de telle sorte que les ergots de la lame reposent sur l’embase des rainures de la boite de culasse. Ensuite, il faut appuyer sur la cartouche supérieure avec le pouce pour faire glisser le long de la lame-chargeur les munitions afin de les introduire dans le magasin. Le magasin peut être enlevé de l’arme et comporte un fond de magasin et un ressort à lame portant la planchette élévatrice.

 

Culasse ouverte et chambre vide.

 
Le magasin approvisionné.


Les différents calibres « modernes » du MAS 36
 

Son calibre d’origine, le 7.5x54mm donc, a une portée efficace jusqu’à 400 mètres. Cette munition est encore réputée aujourd’hui pour sa précision et sa balistique. Cependant, dans la mesure où cette munition reste onéreuse et de plus en plus difficile à trouver (sauf si on a les outils de rechargement adaptés), des MAS 36 se voient donc rechambré ou modifié avec un canon neuf afin d’être plus facilement accessible par les tireurs notamment. Ce qui explique que l’on peut voir aujourd’hui des MAS 36 en 7.08, en cal 308, ou encore en 30/284 winchester. Pour ma part, celui que je présente est un MAS 36 de 2ème type en cal .308 donc.

 

Démontage de l’arme

 

Le démontage de la culasse se faisant sans outils et extrêmement facilement. Pour extraire cette dernière, il suffit de maintenir la détente pour abaisser l’arrêtoir et de la tirer vers l’arrière, comme sur la plupart des carabines à verrou. En maintenant fermement cette dernière, il faut enfoncer le bouchon arrière et le tourner dans le sens de la flèche, ce dernier sort en libérant ressort et percuteur. Le remontage s’effectue en sens inverse, sans aucune difficulté. 

 

Au stand

 

Lors de mes tirs avec cette arme en cal .308 win, j'ai été un peu surprise de la longueur de la détente. Détente qui est dure et à double bossette d’ailleurs. La culasse est fluide donc aucun souci de ce côté pour verrouiller l’arme. Apres quelques modifications apportées sur la hausse, je touche facilement le 9 et 10 d’une cible C50 à 200m. L’arme étant lourde, tirer 5 cartouches en position debout n’est pas aisé si l’on veut faire du point. Par contre, en tir allongé avec une sangle, comme en configuration pour le TAR, le poids est de facto plus facile à gérer et la précision s’en ressent grandement. Pour ce qui est du maintien de l’arme, pour ma part, le sabot de crosse est très utile et me permet un meilleur confort, une meilleure prise de visée et d’absorber une partie du recul de l’arme.

Tir en position debout sur un pas de 200 mètres.
Note détaillée & évaluation technique
Valeur mécanique
Canonnerie, précision, boitier de culasse
Valeur d'usage
Prise en main, équilibre, visée, sûreté, percussion, détente
Valeur esthétique
Design, qualité des matériaux, finitions
Rapport qualité prix
LE VERDICT
Test du fusil MAS 36
Cette arme est rustique mais néanmoins performante pour l’époque à laquelle elle a était produite. Elle reste emblématique pour les collectionneurs d’arme française et mérite tout à fait sa place lors de compétition tel que le TAR.
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