J'aurai donc testé en quelques semaines toute la gamme T4E d'Umarex, du petit pistolet Walther PPQ M2 en calibre 43 jusqu'au fusil à pompe SG68. Ne manque dans cette liste que les copies de fusil d'assaut HK 416 T4E Full auto et le TM4 Ris, tous deux en calibre 43 et vraiment destinés à l'entrainement des forces de l'ordre et non à la défense personnelle du domicile. Rappelons tout de suite que toutes ces armes sont à dites à létalité réduite et qu'elles sont en vente libre aux personnes majeures. Les personnes qui cherchent « à tout prix à défendre leur vie contre un assaillant armé » comme il est possible de le lire parfois sur certains commentaires de vidéos ne sont donc pas concernés par ce type de produit ! Umarex a conçu ces armes à la base pour l'entrainement de forces de l'ordre qui demandaient des produits reproduisant en termes de poids et de bruit une arme réelle et qui procure plus de stress que l'airsoft également très utilisé à l'entrainement. Il faut reconnaitre que si une bille caoutchouc de calibre 50 ne tue pas, elle fait néanmoins très mal et que agents à l'entrainement sont donc soumis à une dose d'adrénaline plus élevé avec ce type de produit qu'avec une bille plastique d'airsoft.
Tout comme le revolver HDR 50 auquel je vais beaucoup faire référence durant cette présentation, le HDP est massif ! On a vraiment à faire à une sorte de Glock ou un Walther Q4 version XXL !
La poignée pistolet
On pourrait presque dire le pistolet en fait, car ce HDP est moulé et usiné en une seule pièce ! Ce travail est d'ailleurs méticuleux. Il n'y a pas de trace de colle ou d'ébarbures. Le travail de surface est très propre avec un rendu noir mat. Le polymère est dense et visiblement solide. J'ai effectué un test de chute depuis un mètre sans problème.
La poignée est épaisse, elle mesure 5,2 cm de largeur et 3,2 cm d'épaisseur. Elle comporte des empreintes de doigts assez larges qui assurent une bonne tenue de l'arme sans gêner sa prise en main. Le dos de la crosse est assez arrondi. Les flancs et les empreintes de doigts comportent une texture de surface granitée tandis que des stries verticales sont usinées dans le dosseret.
La base de la poignée pistolet abrite le système de percussion d'urgence de la cartouche de CO2 comme nous le verrons plus loin.
Le reste de l'arme est tout aussi bien moulé et reproduit avec un faux arrêtoir de culasse sur les deux côtés du pistolet et même un bouton de libération du chargeur à l'arrière du pontet côté gauche.
Le canon
Il mesure environ 12 cm de longueur. Il est lisse et est en métal, certainement en alliage d'aluminium car l'aimant n'y adhère pas. Mon aimant n'a d'ailleurs détecté de l'acier que dans la partie arrière du pistolet, pour le cylindre pressurisé contenant la capsule de CO2, la chambre et la queue de détente.
La visée
Elle est indéniablement meilleure que sur le HDR 50 qui n'est muni que d'un guidon et d'une hausse très peu marqués et visibles. Le HDP 50 comporte un guidon assez gros muni d'une fibre optique jaune et d'une hausse à cran carré également fixe et équipée d'une fibre optique de la même couleur. La prise de visée est rapide mais il vous faudra donc vous contenter du point d'impact pré réglé. Bon, en même temps, pour tirer sur une personne à 4 ou 5 mètres, distance moyenne en cas d'intrusion dans une maison cela convient bien. Sinon vous pouvez toujours fixer une lampe tactique équipée d'un laser sur le rail Picatinny moulé sous le canon comme je l'ai fait lors des tests de ce HDP 50. Vous pouvez alors réglez la hauteur et la dérive du laser et donc vous assurer des tirs beaucoup plus précis !
Le fonctionnement
A l'image du HDS 68 et du HDR 50 ce pistolet Umarex est équipé du Quick Piercing System. Un bouchon strié, pour une bonne prise en main, se dévisse afin de pouvoir insérer la sparklette de CO2. Il suffit ensuite de revisser le bouchon muni d'un joint. Mais dans cet état l'arme n'est pas prête à faire feu. Il faut percuter manuellement la sparklette en tapant ce bouchon avec le plat de la main ou contre un objet dur pour libérer le gaz CO2 contenu dans la cartouche et faire fonctionner l'arme ! Lorsque le gaz s'échappe un témoin en acier brillant sort de quelques millimètres à l'arrière de la culasse, au-dessus de la poignée pistolet vous indiquant clairement que la cartouche est percutée et que l'arme est prête. C'est ingénieux car cela permet de conserver le pistolet HDP 50 avec une sparklette neuve chez soi, pleine et donc puissante et de ne la percuter qu'en cas de besoin ou d'urgence. Vous aurez alors toute la puissance de la sparklette pour vous défendre sans vous soucier d'une quelconque fuite de gaz au fil du temps !
Notez qu'aucune pièce ne coulisse ou n'est en mouvement comme sur certaines copies CO2 airgun ou airsoft. La puissance maximale du gaz est destinée à la projection des billes de caoutchouc et non à reproduire le fonctionnement d'une arme réelle.
Les départs
Comme le revolver HDR 50, ce pistolet est muni d'une détente avec système de sécurité qui interdit tout départ involontaire. A l'image de certaines carabines et pistolet semi-automatiques, une pédale de sureté est située au centre de la queue de détente. Si vous n'appuyez que sur les côtés de cette dernière le coup ne part pas. Il faut actionner la pédale de sureté et la queue de détente dans un même mouvement pour faire feu. J'ai mesuré le poids des départs et obtenu la moyenne de 1,8 kg sur dix tests, bien plus agréables que ceux du HDR50.
Sur le terrain
Désormais habitué au maniement de ces armes d'entrainement Umarex j'ai installé la sparklette dans son logement sans souci, refermé le bouchon vissant et percuté la cartouche de gaz avec le plat de la main. Ne vous amusez pas à frapper l'arrière de la poignée sur un meuble ou pire encore un mur. Le polymère est vraiment solide, l'arme est lourde et le bouchon vissant laissera une belle marque voir trouer le mur s'il s'agit d'un BA13.
Pour alimenter l'arme avec les billes en caoutchouc, ou marquantes avec de la craie ou au poivre, il suffit de retourner l'arme pour apercevoir le trou donnant accès au chargeur intégré. Et oui, déception peut être pour certains, mais le HDP 50 ne possède pas de chargeur amovible. En même temps il y a déjà la sparklette dans la crosse alors prévoir un logement pour un chargeur de billes de 50 en plus serait difficile !
C'est donc sous le canon que les six balles sont stockées. Une fente est usinée sous le canon, côté droit de l'arme. Un petit levier cranté permet de reculer le ressort du chargeur en position arrière afin d'insérer les six balles dans le tube magasin par l'orifice percé dans la carcasse. Ce n'est pas sexy soyons clair mais c'est efficace.
Mesure des vitesses et de la puissance
Premier test avec le chronographe à barrière infrarouge Caldwell pour mesurer les vitesses des balles et donc obtenir la puissance de l'arme.
Les balles en caoutchouc avec acier pèsent 2,91 g et j'obtiens une vitesse de 99 m/s en moyenne sur dix tirs. Soit une puissance de 14,27 J.
Les balles en caoutchouc orange ne pèsent que 1,4 g, j'ai une moyenne de vitesse de 132m/s sur dix tirs. Soit une puissance de 11,83 J.
Le HDP 50 en test a donc une puissance moyenne supérieure aux 11 joules annoncés.
Autonomie
J'ai tiré en mesurant les vitesses jusqu'à épuisement d'une sparklette de CO2. J'ai pu projeter une vingtaine de billes en sachant qu'après 10-12 balles caoutchouc la vitesse baisse beaucoup et ce n'est plus vraiment efficace…
Test de précision
En visée ouverte ce HDP 50 permet de bons groupements entre 5 et 10 mètres. Une fois équipé de la lampe Olight Baldr et son petit laser le gain de précision est réel. Cette lampe à usage tactique est équipée d'une embase pour rail Pycatinny ou Glock. Elle offre un bon faisceau lumineux et une visée précise avec le laser. C'est un bon complément pour ce type de produit.
J'ai enregistré quelques soucis de fonctionnement avec les balles de caoutchouc orange qui sont plus souples et un peu plus granuleuses en surface et qui frottent du coup l'une contre l'autre dans le tube magasin et ne glissent pas toujours très bien vers l'arrière. Je n'avais bien sûr pas eu ce souci en les utilisant dans le HDR 50 qui possède un barillet!
Depuis ce test de précision et de fonctionnement j'ai pu à nouveau essayer ce pistolet HDP sur un bloc de gélatine de porc à 18%, donc très très dense. Les balles caoutchouc avec coeur en métal RBI50 pénètrent de 5 à 6 cm dans le bloc, les balles oranges en caoutchouc pur ne rentrent que sous la surface du bloc.