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Mag' Chasse

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Guide d'achat des jumelles pour la chasse
Jumelles
Par Jean Luc Dauvergne
Publié le 30/03/2023
Dernière modification le 31/03/2023
RÉSUMÉ
Comment choisir vos jumelles pour la chasse
Choisir une paire de jumelles peut sembler simple, mais l’offre est tellement vaste que l’on a tôt fait de s’y perdre. Il y a aussi pas mal d’idées reçues en circulation et une méconnaissance des produits qui peuvent conduire à de mauvais choix. Une paire de jumelles est un objet bien plus technologique qu’il n’y paraît, et il n’y a pas de paire de jumelles universelles idéales pour tous les utilisateurs. A noter que l’on parle ici de paires de jumelles classiques et pas de paire de jumelles télémétriques (auxquelles nous avons déjà consacré un guide d’achat) Suivez le guide ! 
Le guide d'achat en détail
Jean-Luc Dauvergne, notre expert, test et compare les modèles de binoculaires sur son banc optique et décortique leurs technologies pour dénicher les meilleurs produits du marché.


Première approche

Une paire de jumelles se définit toujours par deux chiffres, par exemple 10x42. Le premier indique le grossissement. 10x dans notre exemple, c’est-à-dire qu’à travers la paire de jumelles, un objet situé à 100 m est vu comme s’il était à 10 m. Pour une utilisation à main levée, les paires de jumelles ont le plus souvent un grossissement compris entre 7 et 12x. Au-delà, les vibrations sont trop pénalisantes.

Pour reprendre l’exemple d’une paire de jumelles 10x42, le second chiffre indique le diamètre des objectifs, il est exprimé en millimètre. Son diamètre va principalement déterminer la capacité de la paire de jumelles à collecter de la lumière. Pour une utilisation à main levée, le diamètre dépasse rarement 56 mm, il y a quelques exceptions autour de 60 mm, mais au-delà le poids est rédhibitoire pour une utilisation à main levée. 

Une notion essentielle pour la chasse : la pupille de sortie

La pupille de sortie est une notion fondamentale à comprendre lorsque l’on choisit une paire de jumelles. C’est la taille du faisceau de lumière derrière l’oculaire. Il se calcule facilement en divisant le diamètre par le grossissement. Ainsi une paire de jumelles 10x42 a une pupille de sortie de 4,2 mm. La pupille de sortie doit être en relation avec le diamètre de la pupille de l'œil principalement en condition de basse lumière.

Il est inutile d’avoir une pupille de sortie plus grande que 7 mm, car la lumière collectée par l’objectif serait diaphragmée par la pupille de l’observateur. Si la pupille est ouverte à 3 mm en raison de l’âge ou de la luminosité, elle n’utilise que 30 mm de l’ouverture des objectifs sur des jumelles 10x.

L’ouverture maximale de nuit chez un sujet jeune est de 7 à 8 mm. De jour, l’iris de l’œil se ferme et diaphragme l'œil pour éviter l’éblouissement. Pour un sujet jeune le diamètre de jour est de l’ordre de 4,5 mm, comptez plutôt 3,5 mm à 50 ans et 3 mm voire moins après 70 ans. Ainsi des 10x42 avec leur pupille de 4,2 mm conviennent parfaitement bien pour la majorité des utilisations. 

 

La pupille de sortie est la taille du faisceau de lumière derrière l’oculaire. Il se calcule en divisant le diamètre par le grossissement. Une paire de jumelles 10x42 a une pupille de sortie de 4,2 mm.
Pour un sujet jeune le diamètre de jour est de l’ordre de 4,5 mm, comptez plutôt 3,5 mm à 50 ans et 3 mm voire moins après 70 ans. Ainsi des 10x42 avec leur pupille de 4,2 mm conviennent parfaitement bien pour la majorité des utilisations. 

La largeur de champ

Ça se sont les grandes lignes. Dans le détail il faudra également être attentif au relief d’œil appelé aussi dégagement oculaire. Pour le dire simplement c’est la distance à laquelle il faut placer l’œil pour bien apprécier l’image. L’intérêt de cette information c’est que lorsqu’on porte des lunettes, il faut avoir une valeur d’au moins 20 mm et ce n’est pas tout le temps le cas. Quelques fabricants s’autorisent même la fantaisie de ne pas donner cette valeur alors qu’elle est essentielle ! Autre donnée importante : la largeur du champ. Elle est donnée sous forme de la largeur de la zone observée à 1000 m de distance. Ce paramètre varie fortement d’un modèle à l’autre, on peut avoir typiquement de 90 à 150 m, ça dépend du niveau de gamme et du grossissement. Pour couvrir un champ large, il faut de gros prismes et ça a un coût. Dans un domaine comme la chasse, la largeur du champ est une donnée très importante pour bien apprécier tout l’environnement de l’animal observé. Il ne faut pas la négliger sur des jumelles et à plus forte raison sur une lunette de tir. Connaître la largeur du champ n’est pas une donnée suffisante, car des défauts optiques plus ou moins prononcés se manifestent en bord de champ. Et là il n’y a pas de recette miracle, pour savoir à quoi vous en tenir il faut tester les produits dans des salons ou bien se référer à nos tests. 

 

Qu’est ce qui coûte cher dans une paire de jumelles ?

On constate un facteur 20 de prix entre les produits hauts de gamme et ceux d’entrée de gamme. Comment expliquer et justifier une progression à ce point vertigineuse ? Se poser cette question revient aussi à se demander si les produits hauts de gamme justifient leurs tarifs techniquement, ou bien jouent simplement la carte du prestige et de l’industrie du luxe. 

La provenance du produit a bien entendu une incidence sur le coût, les normes sociales et environnementales en Asie du Sud-Est étant différentes de celles de l’Europe. Le facteur d’échelle de la production joue aussi sur le prix de vente. Au Japon les normes sont comparables à l’Europe mais certaines usines produisent pour de nombreuses marques et font donc des économies d’échelle (par exemple le haut de gamme Nikon, Kite ou Bushnell). La Chine gagne sur tous les tableaux : environnement, coût social et échelle de production. Mais si les différences de prix ne tenaient qu’à ça, on retrouverait sur le marché des paires de jumelles à 500 ou 1000€ fabriquées en Asie, aussi performantes que les meilleures des grandes marques européennes. Or ce n’est pas le cas, car une paire de jumelles reste un produit hyper technique. On note aussi que pour le moment, le trio Leica, Zeiss et Swarovski garde la main du côté des initiatives d’innovation. On pourrait rajouter Canon et Kite si on inclut les paires de jumelles stabilisées

 

La pièce maîtresse d’une paire de jumelles est son prisme, c’est vraiment l’élément le plus difficile à produire. Dans le prisme de Schmidt-Pechan (le plus employé), la réflexion de lumière n’est pas totale. Pire, en l’absence de traitement spécifique (traitement de phase), la réflexion de la lumière sur les faces du prisme dégrade la qualité d’image (problème de phase). Pour limiter ces défauts, il faut mettre des traitements optiques sur les faces des prismes. Chez Zeiss par exemple, ces traitement peuvent aller jusqu’à 72 couches, là où il y en a parfois qu’une sur des produits d’entrée de gamme, et 20 à 30 sur du milieu de gamme.

Songez aussi que les angles sur les prismes doivent être précis à seulement quelques secondes d’arc. Ça ne vous parle sans doute pas une seconde d’arc, mais pour fixer les idées, c’est l’angle sous lequel vous verriez une pièce de 1€ placée à 5km. Bref, la valeur de l’angle doit frôler la perfection. Les choix de verres et de traitement sur les lentilles ont aussi une incidence sur le coût du produit. Last but not least, il ne faut pas oublier la mécanique avec des choix de matériaux plus ou moins nobles, une pièce moulée à un coût négligeable par rapport à du magnésium usiné. Et dans le haut de gammes les produits ont souvent de belles complications mécaniques sur la mise au point, et ça participe à l’agrément d’utilisation. 

Ce qu’il faut retenir c’est dans presque tous les cas, quand on monte en gamme de prix on monte en qualité. Même si arrivé à un certain niveau, on paye fort pour des gains parfois marginaux. Il va sans dire qu’une paire de jumelles à 1000€ est en principe très bonne et que les gains d’un produit vendu 2 ou 3 fois plus cher se font à la marge : un peu plus de champ, quelques points de plus de transmission, des images un peu plus nettes en bord de champ, des couleurs encore plus neutres. Alors certes, la carte du luxe entre plus ou moins en ligne de compte dans le très haut de gamme, mais c’est avant tout le savoir-faire, la qualité et les conditions de production qui expliquent le fait que certains produits surfent dans la zone des 2000 à 3000€. D’ailleurs on le voit dans le domaine des lunettes de tir, certaines marques haut de gamme comme Schmidt & Bender doivent leur positionnement totalement à l’excellence de leurs produits et aucunement à un quelconque positionnement luxueux. Elles n’ont pas de visitor center rutilant ni de boutiques dans les beaux quartiers des capitales, et pourtant les tarifs sont comparables à ceux des marques positionnées dans l’univers du luxe. 

La pièce maîtresse d’une paire de jumelles est son prisme, c’est l’élément le plus difficile à produire.

Quelles sont les paires de jumelles idéales pour la chasse ?

La 8x56 est la paire de jumelles du chasseur par excellence. Il existe relativement peu de modèles car beaucoup de marques boudent ce diamètre. Avant d’aller plus loin, il faut souligner que des 8x56 ont une pupille de sortie de 7 mm. C’est bien pour un œil jeune, mais passé 40 ans, vous avez très peu de chance d’avoir une pupille aussi large, on tend vers 6 mm environ à 50 ans. Avec une pupille de 6 mm on n’utilise que 48 mm sur l’ouverture de 56 mm de la paire de jumelles soit 36% de la lumière collectée perdue. 

Le choix d’une 8x56 sera donc pour beaucoup d’utilisateurs une erreur en allant vers un produit inutilement cher et inutilement lourd par rapport à leur physiologie. Il est souvent judicieux de regarder du côté des 8x54, 10x56 , 10x54. Il peut être également judicieux de regarder du côté des paires de jumelles plutôt fléchées pour l’astronomie comme les rares 8x50 ou les classiques 10x50. L’offre est plus large que sur les 56 mm, et l’on trouve des modèles performants et abordables en prisme de Porro.

Il ne faut pas négliger, de surcroît, que sur une 8x42, la pupille de sortie sera en général bien adaptée à des utilisateurs de 60 ans et plus. C’est le diamètre le plus commun, il offre un grand choix et une polyvalence remarquable. Quitte à pousser ce raisonnement jusqu’à la provocation, il ne faut pas négliger les 8x32 si vous ne vous retrouvez jamais dans des conditions crépusculaires, en montagne par exemple. A noter que pour nos ainés les plus respectables, leur pupille de sortie va parfois tendre vers celle d’une 8x32 ou d’une 10x42 à savoir 4 mm.

 

Transmission de lumière

Considérer la pupille de sortie, c’est une chose fondamentale, mais ce n’est pas suffisant, la combinaison optique transmet plus ou moins de lumière d’un modèle à l’autre. En haut de gamme on peut compter sur 90 à 92% (et un peu plus pour quelques rares modèles). En milieu de gamme on est souvent entre 85 et 89%. Et dans les jumelles les plus bas de gamme attention, on peut tomber franchement en dessous de 80%. Monter en diamètre ça ne sert à rien si la lumière ne passe pas à travers le verre. C’est le cas de jumelles avec un traitement optique aux reflets rouges que l’on voit souvent vendues dans des foires ou des marchés. Ce reflet rouge que vous voyez c’est précisément de la lumière qui n’est pas transmise par la paire de jumelles. Fuyez ! 
 

Neutralité des couleurs

Autre point jugé très important pour la chasse : la neutralité des couleurs. Si la paire de jumelles a une dominante jeune ou orange (ce qui est souvent le cas), ça devient vraiment pénalisant en condition crépusculaires car la sensibilité de notre œil se décale vers le bleu. Pour cette simple raison, il est judicieux de chercher des jumelles avec une neutralité des couleurs aussi bonne que possible ou alors avec un pic de transmission plutôt dans le bleu (c’est rare), ou le vert (ça arrive parfois).

Le meilleur choix en haut de gamme en 42 mm

Le haut de gamme se partage essentiellement entre Leica, Zeiss, Swarovski et Blaser. Swarovski a longtemps dominé le marché dans ce diamètre avec la fameuse EL. Elle se démarque par son aplanisseur de champ permettant d’avoir des images nettes jusqu’en bord de champ. En 2014, Zeiss a mis fin à cette hégémonie en sortant les Victory SF elle aussi dotée d’un aplanisseur de champ. Elles reprennent les qualités de la EL et améliorent certains points notamment le centre de gravité déplacé vers l’arrière, on gagne en stabilité. Leica répond à son tour en 2016 avec la Noctivid. La proposition de la marque à la pastille rouge est intéressante à 2 titres. La paire de jumelles est plus compacte que ces deux concurrentes, et elle a une excellente résistance au lumière parasites latérales. C’est un peu le point faible de la Swarovski. En contrepartie, il y a plus de chromatisme que sur les concurrentes, et on regrette l’absence d’aplanisseur de champ. C’est donc vraiment un produit à choisir plutôt en 8x et pour les points forts que l’on vient de souligner. La EL de Swarovski est loin d’être has been dans ce trio, d’autant que la firme Autrichienne se devait de répondre à la concurrence Allemande et la réponse arriva en 2020 avec la NL Pure. Au programme la reprise du centre de gravité porté sur l’arrière imaginé par Zeiss, une ergonomie améliorée avec un 3e point d’appuie contre le front et un corps affiné. Le plus marquant est l’élargissement du champ qui grimpe à 159 m sur la 8x contre 136 m sur la EL et 148 m chez Zeiss. Le seul défaut s’il fallait en pointer un est la résistance aux lumières parasites, elle reste inférieure à ce que proposent Zeiss et surtout Leica.

 

En 2014, Zeiss sort les Victory SF dotée d’un aplanisseur de champ. Une référence.

Sur cet échiquier Blaser est le dernier arrivé (en 2016). Nous n’avons pas testé la 42 mm, seulement une 56 mm, mais elle est dotée d’un aplanisseur. Le champ est de 141 m à 1000 m sur la 8x42. Le seul point faible est la neutralité des couleurs perfectible. 

Pour choisir entre toutes ces rivales il faut aussi considérer les tarifs, comptez autour de 2500€ chez Zeiss, 2300 à 2400€ chez Leica, 2200 à 2300€ chez Blaser, et plus de 2700€ pour la NL Pure de Swarovski. C’est dissuasif ! Finalement la bonne affaire dans cette compétition est la Swarovski EL que l’on trouve autour de 2000€ et parfois même en dessous.  

Blaser, dernière marque arrivée sur le marché en 2016, offre des performances haut de gamme. Ici une 8x56.

Les meilleures paires 42 mm en milieu de gamme

Lorsque l’on teste des jumelles, on constate de façon presque décevante que globalement la qualité est proportionnelle au prix. Il y a néanmoins des exceptions et quelques pépites qui se détachent. Dans le milieu de gamme en 42 mm on parle de paire de jumelles commercialisées autour de 1000€. Et là sans hésiter Nikon tire son épingle du jeu avec la Monarch HG avec un champ très large et surtout un aplanisseur de champ. Que laisse-t-elle aux grandes ? Sa neutralité des couleurs est moins bonne, et la qualité de fabrication ainsi que l’ergonomie sont un cran en dessous, mais c’est vraiment la bonne affaire si on rêve de Zeiss ou de Swarovski sans pouvoir se l’offrir. 

Dans cette gamme tarifaire, on a un faible pour la Meopta Meostar B1 10x42 HD. Un produit solide avec son corps en alu doté d’un gainage épais. Ce produit fabriqué en Europe se démarque par sa transmission de 91% et d’une finition digne des standards haut de gamme. On peut mentionner également la Geco Gold 10x42, tellement appréciée lors de notre test. L’expérience de la marque Geco du côté de l’optique n’a hélas pas été très concluante, et c’est un produit qu’il faut désormais chercher plutôt d’occasion ou en destockage et ça tombe bien on en trouve sur Naturabuy. Dernière pépite et non des moindres : les observateurs avisés auront remarqué que l’excellent milieu de gamme Swarovski SLC n’est plus au catalogue en 42 mm (voir notre test). En fait, il n’a pas totalement disparu puisqu’il est rebadgé Kahles Helia S 10x42. La marque viennoise fait en effet partie du groupe Swarovski. Le produit offre des atouts assez comparables au Meopta Meostar. Le bon plan c’est que le tarif a été revu à la baisse en passant de Swarovski à Khales. Comptez 1300€ environ. Encore plus qu’avec la Nikon, c’est une solution de se payer du Swarovski quand on n’en a pas les moyens.

L’expérience de la marque Geco du côté de l’optique n’a hélas pas été très concluante, et c’est un produit qu’il faut désormais chercher plutôt d’occasion et ça tombe bien on en trouve sur Naturabuy ! Ici, la Geco Gold 10x42, tellement appréciée lors de notre test.

Les meilleures paires de 42 mm en entrée de gamme

Lorsque l’on parle d’entrée de gamme, oui il existe des produits extrêmement abordables autour de 100€ et même parfois moins. Mais l’optique est un domaine sérieux, on vous conseille vivement de reporter un achat et économiser quelques mois de plus si votre budget ne dépasse pas 100€ à 150€. Et ce notamment en raison du tour de force assez impressionnant de Décathlon avec sa Solognac 900 en 10x42. Pour 230€, ce produit offre vraiment une prestation qui tient la route. On profite vraiment à la fois du savoir faire de Décathlon pour travailler avec la Chine (ils ont des salariés sur place), et surtout de l’économie d’échelle d’une grande enseigne de ce type. A ce tarif, on dispose d’un produit avec un châssis en magnésium, et une prestation optique vraiment honorable. Il faudrait être fou pour payer moins quand on voit ce que l’on a laissant de côté les niveaux de gamme inférieurs notamment de Décathlon (il y a une série 100 et une 500).

Un peu plus haut en tarif, on retrouve de nouveau Meopta qui fait très fort avec sa série Optika (voir notre test) aussi bien dans les lunettes de tir que dans les jumelles. On a là des produits qui tiennent vraiment bien la route dans un budget très serré. Tous les composants ne sont pas fabriqués en Tchéquie mais ils sont bien assemblés en Europe, donc chapeau à Meopta. L’Optika HD 8x42 se négocie autour de 300€.

Meopta propose des produits qui tiennent vraiment bien la route dans un budget très serré comme l’Optika HD 8x42, qui se négocie autour de 300€.

Quel est le meilleur choix en 8x56 mm ?

Il y a moins de choix dans les 8x56 que dans les 8x42, c’est donc c’est un peu plus simple. En haut de gamme 3 paires se détachent et atteignent des notes identiques une fois passées sur banc avec notre grille d’évaluation. Ce sont les Blaser Primus, les Swarovski SLC et les Zeiss Victory HT. Les Zeiss ne sont pas exactement des 8x56 mais des 8x54. Après tout, pourquoi pas. Cela permet de gagner en poids et ce n’est pas idiot puisque l’essentiel des utilisateur n’a pas la pupille de sortie d’un enfant ou d’un jeune de moins de 25 ans. Et surtout, ce modèle a le record toute catégorie de transmission à 96% relevé dans le vert là où les concurrentes sont plus proches de 90 à 92%%. La raison est l’emploi d’un prisme maison, l’Abbe Koëning, plus encombrant que le classique Schmidt Pechan, mais il occasionne moins de perte de lumière. Cette beauté se négocie autour de 2400€. Il faut noter que sa conception date un peu et elle n’a pas toutes les qualités de la Victory SF en 8x42. Ici il n'y a pas d’aplanisseur. C’est utile de le souligner car les noms prêtent à confusion.

Dans cette catégorie, même à notes égales, nous avons un faible pour la Blaser Primus 8x56, elle est vraiment à la hauteur de ses meilleures concurrentes. Son centre de gravité légèrement vers l’arrière est un atout pour des jumelles aussi lourdes. Autre qualité : l’optique est dotée d’un aplanisseur de champ pour avoir une mise au point homogène du centre au bord de l’image. C’est l’unique 8x56 ainsi pourvue. On lui reproche juste une neutralité des couleurs perfectible. Comptez environ 2300€, ce tarif reste un frein surtout si on compare à la Swarovski SLC 8x56 WB que l’on trouve autour de 2000€. En dehors de l’absence d’aplanisseur, ce produit est proche du sans faute et la qualité d’image en bord de champ reste dans la bonne moyenne.

En milieu de gamme, c’est de nouveau Meopta qui tire son épingle du jeu avec la Meostar B1 Plus 8x56. On est à peine en dessous des 3 paires précédemment évoquées en termes de performances, mais pour un budget plus proche des 1000€. 

Un peu plus bas en gamme, le produit malin est la Kowa Prominar BD 8x56. Sa prestation est globalement très bonne, la concession à faire ici est la largeur du champ, notablement plus petit que chez les concurrentes avec un petit 103m à 1000m. Ce produit se trouve aux alentour de 600€.

Et en entrée de gamme ? On vous conseille de plutôt passer votre chemin. Il est difficile de faire une paire de jumelles de si grand diamètre dans un budget serré. Il y a certes l’offre Bushnell que l’on peut mentionner la Bushnell Xtreme 8x56, et la Decathlon Solognac 900 8x56 vendues toutes les deux autour de 250€. Mais dans cette gamme de prix, le meilleur conseil que l’on peut vous donner est d’opter plutôt pour des 10x50 ou des 7x50 si vous tenez à la pupille de sortie de 7 mm. 

 

Les Swarovski SLC, le haut de gamme en 8x56.

Quel est le meilleur choix en 50 mm ?

L’offre de paires de jumelles en 50 mm est plus large qu’en 56 et c’est tant mieux. Ce sont des paires plus polyvalentes et plus légères. L’offre reste néanmoins plus restreinte qu’en 42 mm. Et dans le haut de gamme, seul deux modèles parmi ceux que l’on a eu en main se détachent nettement. En pure 10x50 la palme revient à la Swarovski EL. C’est vraiment un produit superlatif et sans équivalent chez aucun concurrent. On regrette que Zeiss n’ait pas poussé la gamme Victory SF dans cette direction et Leica sa gamme Noctivid. Néanmoins, Leica n’est pas en reste avec un produit trop méconnu : la Duovid. Il s’en vend très peu et c’est vraiment injustifié. Optiquement on est en deçà de la Swarovski, mais la prestation reste de très bon niveau et surtout les Duovid ont comme leur nom l’indique 2 grossissements, ici 10 et 15x. C’est vraiment génial car la paire peut se substituer à une longue vue dans pas mal de situation. Certes c’est faible 15x par rapport à de nombreuses longues vues, mais en vision binoculaire la perception des détails est meilleure ; 15x en bino n’équivaut pas à 15 en mono. Comptez environ 2500€ pour les deux produits. Toujours en haut de gamme, mais avec un tarif inférieur de quelques centaines d’euros, il faut mentionner la bonne prestation de la Leica Ultravid 10x50. 

Dans cette famille, on peut mentionner en milieu de gamme, (autour de 1000€) la Geco Gold 8.5x50. Là aussi le produit est stoppé donc à chercher en fin de stock ou en occasion. La performance est au rendez-vous, et surtout ce qui est très malin c’est le choix de grossissement de 8.5x, il donne une pupille de sortie de 5.9 mm assez universel par rapport à l’âge de l’utilisateur. On se doit ici de mentionner Kite, la marque Belge propose plusieurs 10x50. Nous avons eu la Ibis sur banc optique. Son champ est un peu trop étroit, mais la prestation est bonne sur le reste. La Lynx plus récente de conception a un peu plus de champ, mais nous ne l’avons pas encore testée pour juger de ses qualités.

 

La Duovid, injustement méconnue, possède comme son nom l’indique 2 grossissements (variables), ici 10 et 15x. C’est vraiment génial car la paire peut se substituer à une longue vue dans pas mal de situation.




Jumelles à prismes en toit

Dans toutes les préconisations de cet article, nous vous avons indiqué que des paires de jumelles droites, c’est-à-dire avec l’oculaire dans l’alignement de l’objectif. Mais les jumelles n’ont pas toujours été comme ça et les prismes en toit utilisés dans ces paires de jumelles restent coûteux à fabriquer. En revanche le prisme de Porro bien plus ancien de conception est facile à fabriquer avec un bon niveau de qualité. C’est donc la bonne option si on cherche des jumelles avec un rapport qualité prix imbattable. C’est le cas des Bushnell Legacy 10x50. Ce modèle inoxydable est un des rares de la marque à ne pas subir les incessant remaniements de catalogue. Et c’est tant mieux. Vous pouvez dénicher cette valeur sûre autour de 200€, parfois moins. Ça reste un produit d’entrée de gamme, oubliez l’étanchéité, et côté solidité on a vu mieux. Le champ est limité à 106 m à 1000 m (ce n’est pas si mal), mais surtout la transmission est de 88% et ça c’est beau à ce prix ! C’est vraiment un bon plan comparable à celui des Solognac 900 en 42 mm. 

 

La Bushnell Legacy 10x50, modèle inoxydable, qu'on peut dénicher autour de 200€, parfois moins. Ça reste un produit d’entrée de gamme, oubliez l’étanchéité, et côté solidité on a vu mieux... mais la transmission est de 88% et ça c’est beau à ce prix !
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