Mag' Chasse

La saison des battues bat son plein. Si la carabine et la lunette de tir font désormais partie intégrante de l'équipement, on voit encore peu de chasseurs en chasse collective, avec des jumelles autour du cou. Des modèles dits de battue peuvent pourtant se révéler d'une grande utilité pour repérer plus facilement le voisin de poste, identifier l'animal qui s'approche, avoir confirmation que la masse sombre qui bouge en sous-bois est bien un sanglier et non un chercheur de champignons...

Pour être légères, ces jumelles n'ont souvent qu'un objectif de diamètre réduit (20 mm en général) et un champ qui l'est tout autant. Aussi de plus en plus de fabricants proposent des modèles à objectifs de diamètre 30 qui ne sont guère plus lourds, et qui sont de véritables jumelles pouvant également servir à l'approche, à l'affût diurne, et suffisant pour obtenir de jour, une image qui satisfait les plus exigeants. C'est précisément dans cette catégorie de jumelles que se positionne la gamme Companion CL de Swarovski.

Disponible à l'origine en vert, la nouvelle série Polaris, limitée à 1 000 exemplaires, est proposée en bleu, rappelant ainsi qu'elle est destinée aussi à conquérir le marché des plaisanciers et les aventuriers en milieu marin. Le chasseur opérant en milieu humide y trouvera également son compte et appréciera la courroie en néoprène rendant le tout insubmersible et dont la couleur vive sera un élément supplémentaire pour repérer celui qui porte ces jumelles en battue. Cette courroie rembourrée accentue le confort d'utilisation en faisant paraître l'instrument plus léger qu'il n'y paraît, et malgré ses 500 g, on ne le sent pas autour du cou, pour peu qu'on la porte haut sur la poitrine.

Sur le plan du design on peut difficilement faire mieux : agréable couleur bleue, armature noire dont le cintrage participe à l'harmonie de la ligne et qui n'est pas sans rappeler celui des modèles EL, logo non ostentatoire sur le tube gauche (l'autour symbole de Swarovski). Rien à dire non plus sur l'ergonomie. Sa compacité, sa légèreté et le diamètre restreint des tubes facilitent la prise en main, et les jumelles peuvent être aisément utilisées d'une seule main. Des cavités repose-pouce judicieusement placées à l'arrière des tubes ajoutent encore à la stabilité de l'ensemble. Sur le plan mécanique l'écartement inter-pupillaire et le réglage de la mise au point n'appellent aucune critique. La fermeté est suffisante, sans être excessive, pour assurer un réglage qui ne bouge plus une fois les réglages effectués. Même remarque pour la bague de réglage des dioptries située sous l'oculaire droit. Les oculaires sont munis de bonnettes qui s'adaptent pour les porteurs de lunettes. Un réglage qui, toutefois n'a pas de positions intermédiaires. Cependant dans la position « porteur de lunette » l'observateur bénéficie, grâce à une distance oeil oculaire parfaitement étudiée, d'un champ de vision à peine plus restreint que celui d'un observateur sans lunettes. Autre bon point. En fin de course les bonnettes sont dévissables pour faciliter l'entretien et le nettoyage des oculaires.

À plus de 1 300 €, on est en droit d'attendre une qualité d'image digne d'un produit Swarovski. Et c'est le cas. Bien que lentilles et prismes ne bénéficient pas des dernières avancées en matière de traitements de surface, comme sur les EL, l'image est piquée, brillante, contrastée et les couleurs sont fidèlement rendues. De jour, un observateur non entraîné à déceler les éventuelles faiblesses d'une image, ne verra pas de différence avec des modèles haut de gamme. À signaler que les faces externes des lentilles des objectifs et des oculaires reçoivent les revêtements maison Swarobright, Swarotop et Swarodur. La netteté sur les bords est bonne sans atteindre cependant celle des EL sur lesquelles les lentilles à champ plat font merveille. En contrejour aucune lumière parasite n'apparaît, pas plus que des franges colorées autour des objets observés qui se détachent sur un fond clair, le ciel par exemple.

Le modèle testé a un grossissement de 8x. Une variante existe en 10x. Un choix laissé à l'appréciation de chacun en sachant qu'un grossissement 8 permet un champ plus vaste, et que sur un grossissement 10, certains commencent à avoir des difficultés avec la stabilité de l'image. Il faut alors un appui, encore que la compacité, l'ergonomie et la légèreté de l'instrument compensent alors le manque de stabilité. Un grossissement 10 x en revanche permet une meilleure reconnaissance des détails.

Après un séjour prolongé au congélateur la bague de réglage de la mise au point n'a subi aucune altération. L'écartement inter pupillaire a été plus difficile et la bague de réglage des dioptries n'a retrouvé sa souplesse qu'après plusieurs minutes. En revanche aucune trace de buée n'est apparue à l'intérieur des tubes après le retour à la température ambiante, témoignant d'une étanchéité parfaite, confirmée par ailleurs par l'immersion de l'instrument dans la baignoire. La buée déposée sur les faces externes des lentilles a mis pas mal de temps à disparaître, faute d'un traitement adapté. Une petite concession au coût étudié de l'instrument.