Mag' Chasse

Parce que la chasse c'est aussi des histoires d'amitié, nous avons pris l'habitude, Grégoire et moi-même, de partir chaque année à l'approche, soit au chevreuil soit au cerf. Ce sont nos petites vacances cynégétiques ! Les territoires gérés par les sociétés de chasse offrent souvent de belles opportunités. Le plaisir est double : découvrir de nouveaux coins de France et partager de bons moments avec les chasseurs locaux qui nous guident sur le terrain. Leur connaissance des chemins secrets et bonnes parcelles où sortent les animaux est indispensable pour mettre toutes les chances de notre côté.


 

Une chaleur étouffante

Notre séjour cynégétique se déroule fin juillet. Les températures dépassent les 31° C la journée et il fait encore 24°C au petit matin dans la région de Cordes sur Ciel, magnifique village perché sur son éperon rocheux. Les animaux sont invisibles et le territoire est vide ! Heureusement que nous connaissons le secteur et savons que les densités de chevreuils sont bonnes, sinon nous aurions été dépités. Voici déjà deux jours que nous sommes arrivés dans la belle chambre d'hôte et que nous arpentons, à la pointe du jour et à la brume de la nuit, les meilleurs secteurs sans voir de beaux animaux. Mis à part quelques chevrettes méfiantes et cantonnées dans des repousses de luzerne, il n'y a pas âme qui vive.

Vive la tenue respirante

J'ai la chance de tester une tenue camouflée de chez Solognac composée d'un pantalon souple et léger, confectionné dans un tissu respirant et déperlant. C'est vraiment le top car il suit les mouvements du corps sans gêner grâce à un tissu comportant de l'élasthanne qui lui permet de s'étirer. Des renforts en mousse EVA dense protège les rotules si vous devez vous agenouillez pour vous soustraire à la vue du gibier ou vous mettre en position de tir. C'est efficace et c'est une bonne idée. Le tee-shirt lui aussi camouflé est fabriqué en laine mérinos. Il est doux contre le corps et surtout régule la température de la peau. Jusqu'à une certaine limite dirons-nous mais force est de reconnaitre que même lorsque l'on transpire le tee-shirt n'est pas mouillé, ne colle pas à la peau et surtout ne provoque pas cette sensation désagréable de froid au bas du dos dès que l'on s'arrête !

Par-dessus le tee-shirt j'ai enfilé une veste 3 D camouflage Furtiv, toujours de chez Solognac. La découpe des feuilles est bonne et donne du volume au corps. Le gros avantage c'est le tissu en mesh sur lequel est fixé le feuillage synthétique et qui laisse vraiment passer l'air, un régal par ces chaleurs insoutenables. Je suis équipé de chaussures Ares 8.0 GTX de Crispi. C'est un modèle au design plutôt militaire et sécurité mais qui est vraiment génial pour ces chasses estivales du grand gibier.  Leur semelle est vraiment très confortable, souple et amortissante. Ce sont de vraies pantoufles, qui laissent bien évacuer la transpiration tout en protégeant efficacement de la rosée ou d'une petite pluie grâce à la membrane imperméable et respirante Goretex.

Des conditions de tir extrêmes

En remontant un fond de vallée au petit matin avec notre guide, avançant comme des sioux, nous avons la chance d'observer une chevrette avec ses deux faons en train de grignoter quelques brins d'herbes sous un arbre. Installés en bordure du chemin sur lequel nous progressons les animaux bloquent notre parcours mais c'est magnifique ! Le brocard ne doit pas être très loin en cette pleine période de rut. La chevrette s'écarte au bout d'un moment avec sa progéniture et nous reprenons doucement notre marche. A peine 20 mètres plus loin nous entendons un animal tousser. Stop ! C'est surement le brocard. En effet un joli six corps sort d'une grosse haie, tête basse, en train de flairer une voie au sol. Nous l'observons rapidement avec les jumelles Zeiss Victory RF télémétriques. Une simple pression sur le bouton situé sur le fût de droite nous permet de connaitre la distance qui nous sépare du petit cervidé : 91 mètres ! C'est quand même très pratique… Après consultation rapide avec le guide nous décidons de le tirer. La carabine Merkel RX Helix est rapidement installée sur la canne de tir 4 Stable Stick en carbone et la lunette Leupold VX-5HD, très lumineuse est réglée au grossissement 6. Le réticule trouve l'épaule du brocard et le coup de feu part. Notre guide en reste bouche bée. C'est la première fois qu'il entend un coup de feu tiré avec une arme équipée d'un modérateur de son ! « ah ouais, ça change vraiment tout conclut -il ! » L'animal est rapidement vidé et transporté dans la chambre froide que la société de chasse communale a en grande partie financé en vendant des bracelets de chevreuils en tir d'été.

Le lendemain soir, c'est en compagnie de Victorine que nous découvrons un autre secteur de la commune. La plaine est vallonnée, un petit ruisseau longe le bord de la forêt, c'est superbe. Mais les chevreuils ne sont pas joueurs et restent dans les sous-bois les plus frais. Dépités, la nuit tombant, nous rentrons à la voiture quand, soudain, en observant un dernier champ d'herbes hautes, nous découvrons deux silhouettes fauves. Pas de doute c'est une chevrette et son prétendant ! Mesure de distance, 128 mètres. C'est loin, surtout dans ces conditions de faible luminosité... Nous tentons de gagner quelques mètres en longeant une clôture qui nous soustrait un moment aux yeux du gibier. Nouvelle mesure de distance avec les Zeiss : 105 mètres. Il faudra faire avec. La carabine linéaire prend de nouveau place sur la canne de tir d'une stabilité incroyable et nous réglons la lunette au grossissement maximal pour être sûr d'identifier le brocard et de placer une bonne balle. Ces conditions de tir extrême nous permettent de vérifier les mesures obtenues sur banc optique de cette lunette Leupold. La luminosité de 91 % observée par Jean Luc Dauvergne, notre expert en optique, est réelle. Malgré la pénombre nous observons clairement le chevreuil et ses jolis bois. Pause à la fin de l'expiration de l'air des poumons. La balle part et foudroie le brocard sur place. Nous avions ciblé et réglé la lunette avec trois munitions différentes quelques jours auparavant en stand de tir et obtenu les meilleurs groupements avec les balles Evo Green de RWS. Nous étions sûr de notre tir et du pouvoir d'arrêt de l'ogive, un véritable atout pour ne pas risquer de perdre un gibier à cette heure tardive. Notre jeune guide est elle aussi séduite par le modérateur de son Ghost 50 de Nielsen Sonic. « C'est incroyable comme ça étouffe le bruit dit-elle. On aurait dit que tu avais tiré avec une 22LR ! » Je suis également conquis car la réduction du son est en effet importante et permet de chasser en dérangeant un peu moins les habitants. Mais c'est surtout l'atténuation du recul qui me plait le plus. Cela évite la peur du coup de feu et les coups de doigts que l'on peut mettre en étant crispé au moment du départ. La qualité des tirs s'améliore et du coup les résultats aussi !
Ces deux beaux animaux prendront place dans mon bureau et me rappelleront longtemps ce petit séjour dans le Sud-Ouest de la France.