Mag' Pêche

Les températures proches du 0 ou négatives ne sont pas propices à la réalisation de montages ou de noeuds sur le lieu de pêche. Une fois que les doigts sont piqués par le froid après avoir amorcé quelques appâts humides, la maladresse est de rigueur et il faut oublier la confection des montages sur place. Il convient de préparer minutieusement tout le matériel à la maison. On s'intéresse d'abord à la préparation des montages, au moins deux par canne : un en action et l'autre en rechange. Ensuite on monte les moulinets sur les cannes, passe le fil dans les anneaux, et éventuellement on accroche déjà les lignes que l'on enroule autour d'un tube en mousse. Chaque canne est repliée et nos ensembles sont prêts à l'emploi, il n'y aura nul besoin de manipuler les lignes et petits accessoires minutieux dans le froid. La seule difficulté reste l'eschage des appâts humides. 

Les supports de cannes

Sur les digues, la canne est souvent posée à même le béton, ce qui nécessite un support de protection en PVC, bois, tissu ou mousse. Ce support présente le double intérêt de protéger le carbone de la canne et le nylon. Un chiffon peut convenir, le must étant un support en équerre à poser sur le rebord de la digue ou un tube ou tuyau fendu dans toute sa longueur. Sur les plages, les cannes sont posées soit sur une pique de surfcasting, soit sur un trépied en aluminium pour poser deux cannes. 

 

Le gros matériel : canne, moulinet et fil

Du côté du gros matériel, il est courant d'utiliser des cannes de 4,20 à 4,50 m d'une puissance de lancer de 100-200 g. La longueur de la canne a son intérêt, elle permet de lancer amplement à une distance correcte un appât fragile. Le moulinet spécial surfcasting est en taille 10000 à 20000. Le fil est en nylon de diamètre 0.28 à 0.35 mm et se termine par un arraché en nylon 0.50 à 0.60 mm pour supporter le choc du lancer. 

Les bas de ligne

Au niveau du bas de ligne, vous en croiserez de toute sorte. La base consiste à placer 2 ou 3 empiles présentant chacune un appât. Pour la mise en place des empiles, les accessoires ne manquent pas : les émerillons pater-nosters avec ou sans perle, les rotors à palangre, les émerillons simples bloqués par des perles, les clipots ou encore les poils de ballet. A mon avis, tant que les appâts sont à l'eau au bout d'empiles d'au moins 20 cm de long, vous avez toutes vos chances. Dans la pratique, j'opte pour les systèmes rotatifs (émerillon simple, clipot-rotor à enfiler…) pour pêcher en plein courant et je n'utilise les systèmes fixes (poil de ballet, clipot triangulaire…) que pour pêcher à l'étale ou dans les périodes de faible courant. S'il faut faire un seul choix pour la préparation des montages, les systèmes rotatifs sont les plus polyvalents, puisqu'ils donnent une liberté de mouvement optimale à l'appât. Pour booster le signal visuel de l'appât, on peut utiliser une perle phosphorescente ou brillante. La perle phosphorescente ronde ou ovale est la plus utilisée, elle semble bien plaire aux poissons plats.

Certains pêcheurs considèrent que les perles sont négligeables et n'en utilisent pas, alors que d'autres vont plus loin en alternant plusieurs perles de couleurs contrastées et de différentes tailles. Si vous remarquez une présence significative d'algues en dérives près du fond, minimisez les fioritures pour limiter les risques d'en accrocher.

Les hameçons et les appâts

L'hameçon dépend de l'appât utilisé. Les vers sont les appâts principaux. Sur la façade Atlantique en France ainsi qu’en Belgique, Hollande ou au Royaume-Uni, l'arénicole est l'appât le plus utilisé pour cette pêche au tout-venant du bord. Un hameçon à hampe longue est préférable pour présenter cette esche longiligne. Des micros ardillons sur la hampe de l'hameçon sont un plus pour une tenue optimale du ver. Il est un appât efficace, robuste et pratique qui se conserve bien au congélateur. Stocké dans du papier journal ou dans une boite garnie de gros sel, il garde sa texture moelleuse et ne s'assèche pas. Le gros sel préserve son aspect frais malgré la congélation. Deux ou trois sachets de 10 vers offrent le luxe d'être prêt à tout moment pour une pêche improvisée entre amis. La météorologie a de nos jours encore beaucoup d'incertitude, et il n'est pas rare de découvrir un créneau météo le jour même pour le lendemain. Dans ce cas le paquet de ver congelé sauve notre partie de pêche surfcasting. Les arénicoles se récoltent idéalement à la pompe à ver en inox, de diamètre classique ou dans leur version plus fine appelée pompes slim. Ces dernières aspirent moins de sable et sont bien moins fatigantes. Par contre, les chances de couper le ver sont supérieures.

Une fois la récolte terminée, les arénicoles de belle taille sont vidées. On coupe un petit morceau de la tête, on pince le ver et on longe tout le corps pour le vider de son contenu. Ensuite on le claque sur un sol dur pour qu'il se raidisse et redevienne bien tubulaire pour une conservation et une tenue à l'hameçon optimale. Mieux vaut vider grossièrement le contenu du ver, pour garder tout de même un peu de sang attractif dans le ver, qui ressortira au moment de la décongélation et offrira à l'appât une traçabilité supérieure dans le courant. Les poissons recherchés étant voraces, j'utilise des hameçons n°1, parfois même 1/0, pour éviter que les petits spécimens n'avalent l'hameçon, ce qui engendre bien souvent leur mort. Cette taille ne gène pas les limandes, plies et flets. Pour viser la sole qui a une très petite bouche, descendez en taille n° 4 ou 2. Si vous voulez pouvoir toucher à toutes les espèces, optez pour une taille n°2 ou 1.