Mag' Chasse

Meopta rentre dans le cercle fermé des marques fabriquées en Europe. Sans atteindre les standards du trio Zeiss, Leica, et Swarovski, la qualité des meilleurs produits de la marques n'en sont jamais bien loin. Par contre, les tarifs des produits Meopta sont toujours inférieurs à ceux du trio de tête : ces Meorange coûtent de 1749 à 2599€ selon la version. Elles visent donc très clairement le très haut de gamme. Un test complet nous a permis de vérifier si ces prétentions tarifaires se justifient !

Qualité de fabrication

C'est bien connu, chez Meopta on fait du solide. Si la marque est à la pointe sur le plan optique, elle est conservatrice sur la mécanique et préfère les boîtiers en aluminium à ceux en magnésium. Le magnésium est un métal délicat à usiner car il est inflammable, mais il est souvent choisi pour son incroyable légèreté. La contrepartie du choix conservateur de l'aluminium offre une solidité à toute épreuve. La qualité de fabrication et de finition globale est sans faute. Détail appréciable, la distance minimale de mise au point est de 3,5 m alors qu'elle est de 5 m à 10 m sur d'autres jumelles à télémètre concurrentes (c'est le cas chez Zeiss, Swarovski et Leica). La mise au point est incisive, en un peu plus de 1 tour. C'est quasiment trop vif, mais en même temps on attend d'une telle paire de jumelles de la réactivité, c'est sans doute ce qui justifie ce choix. Les réglages de mise au point sur les oculaires sont assez fermes, ils sont ainsi bien conservés. Ils permettent d'ajuster la mise au point sur l'affichage et d'harmoniser les deux voies.

 

Le produit démontre aussi le savoir-faire de la marque sur le plan optique. La qualité d'image est de haut niveau, et même meilleure sur certains aspects que dans les Meostar B1 HD. La référence de la marque. Meopta nous a expliqué que ces jumelles préfigurent une prochaine gamme de Meostar B2 dont la sortie aura probablement lieu en 2019.
La partie télémétrie n'est pas en reste. Sans doute pour simplifier la conception, le laser n'est pas monté à l'intérieur du train optique dédié à l'observation, mais sur une partie optique indépendante. Ce choix pragmatique semble en tout cas être payant, car au crépuscule, nous sommes parvenus à faire des mesures de distance jusqu'à 1950 m là où des Swarovski dans les mêmes conditions plafonnaient à 1800 m. Il faut souligner par ailleurs, qu'outre l'indication de distance, une seconde ligne d'affichage peut indiquer (au choix), l'angle de la boussole, la température, la pression, l'angle de visée ou bien entendu, la distance corrigée en fonction de l'angle. Dernier point remarquable, l'électronique est bien intégrée, il n'y a aucun renflement mécanique disgracieux. En revanche, le centre de gravité est légèrement sur l'avant, et ne favorise pas la stabilité, … nul n'est parfait.

Qualité d'image au centre

Dans les jumelles télémétrique le train optique est plus compliqué que dans des jumelles classiques en raison d'ajouts d'éléments optiques pour faire la mesure et afficher le résultat. Nous avons donc vérifié la qualité d'image à droite et à gauche. Le résultat est dans les deux cas excellent. Les plus petits détails visibles font 0,6 minute d'arc alors que la limite de résolution de notre œil est de 1 minute d'arc.
 

Qualité d'image au bord

La qualité d'image en bord de champ est bien au-dessus de la moyenne. La courbure de champ est faible et les défauts optiques de bord de champ sont visibles mais acceptables. La qualité d'image est meilleure que sur les Meopta Meostar B1 HD. Un point de bon augure pour la sortie d'une prochaine Meostar B2.
 

Transmission de lumière

Sur une paire de jumelles télémétrique, c'est le paramètre sensible en raison de l'ajout d'élément dans le train optique. Nous avons mesuré 82% sur la voie de gauche et 79% sur la voie de droite. C'est un peu moins bon que la moyenne mais ce n'est pas choquant pour une paire de jumelles télémétrique.


 

Chromatisme

La correction du chromatisme est très bonne. Les défauts sont difficilement perceptibles pour l'œil non averti. Même en bord de champ, le défaut reste assez discret. C'est un très bon résultat.
 

Neutralité des couleurs

On relève une très faible dominante de couleur jaune avec une transmission presque aussi bonne dans le rouge que dans le vert. Le petit déficit est dans le bleu, mais on est sur une dominante si faible qu'elle est à la limite de ce que l'on peut détecter à l'œil. C'est donc là aussi un très bon résultat.