Mag' Chasse

La finition extérieure n'appelle aucune critique : bronzage noir satiné, inscriptions gravées, propres et discrètes. Le tourelleau du réglage de l'intensité lumineuse du réticule est situé dans le même plan que ceux du réglage de la hauteur et de la dérive, sur le côté gauche du tube. Le maniement des bagues de réglage de la dioptrie (+ ou - 0 à 3) et du grossissement (1 à 6 x) a tout juste la fermeté qu'il faut. Le passage du grossissement du plus faible au plus élevé se fait en un demi-tour. Un ergot, s'il est dirigé à la verticale vers le haut, permet de repérer dans la pénombre que l'on se trouve sur le grossissement 3 par exemple.

Dans la lunette on découvre une image claire, nette et contrastée. La légère perte de définition sur les bords du champ des précédents modèles R1 n'existe plus. Une qualité optique obtenue par de nouveaux traitements des surfaces assurant une restitution de la lumière optimale et une résistance à l'usure externe des lentilles jamais atteintes, assure-t-on chez le fabricant. La distance oculaire de 90 mm rassure et le champ de 37,1 à 6,2 m se situe dans la bonne moyenne des produits similaires. Le réticule de notre lunette d'essai est un KDot 2 invariant. En utilisation non illuminée, dès que l'on passe d'une zone claire dans une zone moins éclairée, le réticule a tendance à être absorbé par les fonds sombres. On s'aperçoit ici que, d'une manière plus générale, le réticule invariant se justifie davantage pour un tir précis à grande distance sur un animal arrêté, la finesse du point devenant alors un réel atout.

Mais tout s'arrange, et c'est bien là l'essentiel, quand on active l'illumination du réticule. La couleur rouge de la diode est agréable. Le point est net avec une absence totale de "bavures". Le réglage de l'intensité, de 1 à 8, se fait par paliers, entrecoupés chaque fois d'un retour à la position éteinte, un dispositif permettant de retrouver l'intensité souhaitée sans avoir à repartir de la position 0. On remarquera que Meopta n'a pas opté pour une position commutable jour/nuit pas plus que pour un nombre de paliers parfois insensé, allant parfois à plus de 50 chez certains fabricants ! On apprécie donc la simplicité et la facilité d'utilisation du système Meopta. L'intensité la plus faible permet même une utilisation crépusculaire mais ce n'est pas la vocation première de la lunette. En augmentant l'intensité, l'illumination du réticule peut s'adapter à toutes les situations. Une temporisation de l'illumination, qui s'éteint au bout de 3 heures, diminue le risque de voir la batterie se vider en cas d'oubli de remise en position "éteinte". D'autant que le fabricant n'a pas prévu de pile de rechange qui aurait pourtant pu facilement trouver sa place sous le capuchon du tourelleau. Si vous tombez en panne de batterie, la dimension volontairement réduite du réticule, ne vous permet plus une visée efficace si la lumière ambiante n'est plus suffisante. Quelques essais au stand de tir, en ayant monté la lunette sur une carabine Blaser R8 en calibre 7x64, et des balles EVO de 11,2 g, ont été plus que concluants. Ces essais ont été réalisés d'abord sur cible fixe, sur sanglier courant ensuite sur grossissement 1 à 3x. Le réticule KDot 2 est caractérisé par un point rouge central avec un trait fin vertical dans le bas du champ et, de part et d'autre du point, deux traits horizontaux de la même finesse censés servir de guide pour une meilleure acquisition d'une cible en mouvement. Mais le choix apparemment délibéré de traits aussi fin, s'il permet de bien dégager le champ (un avantage en battue) s'est révélé d'une totale inutilité dans sa fonction d'aide à l'acquisition de la cible. Tout simplement parce que les traits, trop fi ns, ne sont pas suffisamment visibles sur un fond sombre, ce qui est presque toujours le cas en chasse pratique. La qualité de netteté du point en revanche fait merveille, et c'est bien l'essentiel !

Il n'est pas possible, sur une douzaine de cartouches tirées, de se prononcer sur le comportement de la lunette dans la durée mais tout porte à croire que l'acquéreur d'un instrument optique Meopta n'a pas de souci à se faire, puisque, selon le distributeur en France, il serait remplacé sans discussion et sans délai en cas de défaut. Il est d'ailleurs couvert par une garantie de 30 ans sur l'optique et la mécanique. La lunette a subi avec succès l'épreuve du congélateur à - 18°, la condensation externe sur les lentilles ayant rapidement disparu et les bagues de réglage gardé leur fonctionnalité. Il en est de même pour celle de la baignoire, les joints d'étanchéité remplissant parfaitement leur rôle. Avec un prix de vente attractif, après plus d'un an sur le marché, il n'est pas étonnant de voir lors des battues, de plus en plus d'armes équipées de lunettes Meostar. Avec un grossissement pouvant aller jusqu'à 6x elles pourront aussi leur servir pour l'affût ou l'approche de jour.