Mag' Chasse

La qualité et la fiabilité des pièges photos se sont beaucoup améliorées ces dernières années. Ils sont désormais accessibles financièrement et peuvent répondre à de nombreux besoins. Nous vous invitons à bien relire le paragraphe sur la législation en vigueur par rapport à l'installation de ce type d'appareils sur le territoire. Si vous le fixez dans la cour de votre domicile pour surveiller ce dernier durant votre absence, il n'y a pas beaucoup de contraintes légales. Si vous le poser en forêt domaniale, il n'en est pas de même, on peut le comprendre par rapport à la protection de la vie privée !
 

Gibier ou humain'

C'est en fait la grande question qu'il faudra vous poser lors du choix de votre appareil ! Pourquoi ? parce que de ce choix découle deux points :

- Le choix des LEDs qui permettent d'illuminer la scène la nuit. Les modèles peu couteux sont équipés de LEDs normales qui sont visibles par l'œil humain. Les LEDs no Glow ou noires sont invisibles, ou tout du moins beaucoup moins visibles à l'image du Trophy Cam HD de Bushnell ! Vous comprenez rapidement que ce choix est primordial ! Si vous souhaitez protéger votre chalet de chasse, votre maison ou lutter contre le braconnage et que l'intrus voit une grosse lumière blanche ou rouge, il saura vite qu'il est pris en photo ou filmé !

- Le fait de choisir un appareil muni d'une carte Sim qui va envoyer un ou des photos et parfois de courtes vidéos sur votre téléphone ou votre ordinateur en temps réel ! Vous êtes prévenu immédiatement qu'un intrus est dans la zone de détection de l'appareil. Vous pouvez donc intervenir ou prévenir les forces de l'ordre si besoin. Idéal pour surveiller votre maison en votre absence et moins couteux que certains systèmes d'alerte. Dans le pire des cas, si l'intrus trouve le piège photo et le vole ou le détruit, vous avez la preuve de son intrusion sur votre téléphone ou ordinateur ! C'est imparable. Un ami s'en sert pour piéger des voleurs de légumes dans son exploitation avec succès !

Notez que les appareils munis d'une carte SIM évitent de devoir aller sur la zone afin de changer la carte SD sur laquelle les photos sont stockées ou vider cette carte sur un ordinateur sur place. C'est un élément à prendre en compte pour certaines surveillance ou aide à la chasse, lors du brame du cerf par exemple ou une caméra de surveillance placée sur une zone de brame permet de le suivre en toute discrétion si le boitier vous envoie les photos sur votre téléphone au lieu de devoir aller les voir sur place ! Le nouveau piège PIE 1037 de Num'axes devrait exceller dans ce domaine tout comme le Link-Evo de Spypoint.

La qualité du capteur

Il est évident que, tout comme pour les appareils photo, la qualité du capteur photo et vidéo joue un rôle lors du choix de votre prochain appareil. Si vous souhaitez juste savoir combien de marcassins suivent cette grosse laie qui vient à la souille tous les soirs, vous n'avez pas besoin d'une qualité photo ou vidéo extraordinaire ! Si vous souhaitez filmer un intrus mieux vaut une qualité supérieure qui permet de bien identifier la personne. L'appareil Trophy Cam Impulse de Bushnell prend des photos à 20 MP par exemple. Cette qualité de capteur est souvent liée à la portée du piège photo. Les meilleurs appareils ont des portées de détection dépassant les 20 mètres. Si le capteur n'est pas bon, vous ne verrez que des pixels colorés à cette distance !
 

Le nombre de boitier

En fonction de votre but : surveillance complète d'un territoire ou d'un seul agrainoir ou souille, le budget ne sera pas le même et donc le choix du boitier non plus ! Si vous n'avez besoin que d'un seul appareil, optez pour un modèle haut de gamme et avec une carte SIM qui sera plus polyvalent et vous servira en surveillance de votre domicile. Si vous devez en disperser plusieurs sur le territoire partez sur des modèles d'entrée de gamme comme le Primos.
 

Le son, amusant!

Certains pièges photo enregistrent le son des vidéos comme le Force 11-D de Spypoint. Cela coute forcément plus cher et les fichiers sont plus lourds sur la carte SD, mais c'est assez amusant d'entendre les sangliers se battre sur une place d'agrainage ou un cerf bramer en face de la caméra…
 

Le menu

La plupart des fabricants de boitier de surveillance composent des menus assez clairs et fonctionnels. Nous n'avons pas noté de gros souci de fonctionnement sur les boitiers des marques testées. Num'axes par exemple livre une notice précise pour ses boitiers de surveillance et les menus sont clairs et simples à l'image du PIE 1023.

La fixation

Les boitiers sont en général livrés avec une sangle de fixation qui passe derrière le boiter et se pose contre un poteau ou un arbre. Les façades des boitiers sont souvent camouflées, pas la sangle, et c'est bien dommage car elle se voit souvent comme le nez au milieu de la figure une fois posée contre un tronc d'arbre. Minox fait beaucoup d'effort pour réduire l'épaisseur de ses boitiers qui sont donc moins visibles une fois posés contre un tronc. Si vous êtes chez vous et que vous ne craignez pas d'abimer un arbre, la meilleure solution demeure le support métallique à visser. Il est beaucoup plus discret !

Un passe-câble de sécurité est souvent moulé dans le corps du boitier. Si vous surveillez une souille au milieu du bois, vous avez peu de risque de vous faire voler votre piège photo par un ragot. Si c'est aux abords d'une maison, d'une cabane de chasse ou d'un chemin il peut être judicieux de sleever un câble acier et de poser un cadenas autour de l'arbre ou du poteau !

En ce qui concerne la hauteur de pose, là encore songez au but ! Surveillance humaine, posez-le à plus de trois mètres de haut en vérifiant bien l'angle de prise de vue ! Si la détection ne concerne que le gibier installez le à un bon mètre de hauteur afin de maximiser la détection et d'obtenir des images flatteuses du gibier qui vous aideront à estimer le poids des sangliers ou la qualité d'un trophée de brocard par exemple
 

Que dit la loi concernant l'usage des pièges photos

L'Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage a publié un texte à l'intention des personnes souhaitant installer des pièges photos dans la nature. Vous pouvez retrouver lire l'intégralité de ce texte mais en voici un résumé.
 

Sur un territoire privé

Un particulier peut installer - sans formalité - des appareils photos ou caméras sur sa propriété pour en assurer la sécurité ou contrôler les allées et venues du gibier. Cette démarche de vidéosurveillance n'est soumise ni aux dispositions de la loi « Informatique et Libertés » ni à celles du code de la sécurité intérieure sous réserve de respecter la vie privée des voisins, des visiteurs autorisés et d'éventuels passants sur des voies ouvertes. En d'autres termes, au regard des capacités techniques de l'appareil, il importe de bien caler la capture des images uniquement sur l'intérieur de la propriété et les éventuels chemins d'accès privés. Le propriétaire n'a pas le droit de filmer la voie publique, même pour assurer la sécurité de sa clôture ou de ses biens. Seules les autorités publiques (les mairies notamment) peuvent filmer la voie publique.

Seules les captures d'images des animaux suivis peuvent être exploitées librement. Toute autre photo sur laquelle une personne privée est identifiable ne peut faire l'objet d'exploitation sans son autorisation manifeste(2). Afin de s'assurer qu'il ne peut y avoir d'accès aux clichés par un tiers non autorisé, il convient de respecter les conditions techniques en sécurisant l'accès à ces données. Ainsi, on doit faire en sorte, par exemple, que la carte SD ne soit pas accessible (dans un boitier verrouillé) ou que les informations sont cryptées et uniquement utilisables par la personne autorisée.
 

Sur un territoire loué

Lorsque le territoire est loué à un chasseur (ou une association) qui dispose du droit de chasse ou lorsqu'il s'agit d'un simple droit de chasser, la pose de ce type d'appareil est obligatoirement soumise à l'accord du propriétaire.

En effet, sur le domaine privé du bailleur (personne privée), il y aura potentiellement ingérence et atteinte à l'intimité de la personne ou de ses proches. Dès lors, le chasseur locataire doit disposer impérativement d'une autorisation préalable des personnes privées dont l' « intimité » (vie privée) est fortement protégée. Il en est de même sur le domaine privé des personnes publiques (location de chasse communale) soumis aux charges et obligations du droit commun, notamment, dans l'usage et la gestion. Il est donc important d'obtenir l'accord du gestionnaire sur l'utilisation de ce type de matériel, notamment lorsque l'atteinte à la vie privée risque d'être caractérisée. Dans tous les cas, les dispositifs de capture des images devront être orientés de façon à ne pas pouvoir prendre de photos de tout lieu ayant la nature d'un domicile.

Si vous souhaitez lire l'article complet: http://www.oncfs.gouv.fr/IMG/file/juridique_synthese/question_juridique_pieges_photos.pdf