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Lancée il y a quelques années déjà cette version de la R8 comporte une crosse en noyer sélectionné à large trou de pouce. La beauté du bois et la tenue en main sont parfaites. Revue de détail !
 

Découvrez la vidéo de ce test

La crosse et le devant de la R8 Success de Blaser

Cette crosse a demandé de longues heures de Recherche et Développement dans les ateliers de Blaser à Isny. Le directeur de l'époque a fait modifier de nombreuses fois la forme de cette crosse et la largeur du trou de pouce lors de tests en stand et bien sûr à la chasse. Le principal souci était d'allier en effet un vaste espace dans lequel le pouce revient naturellement et sans buter après avoir manœuvrer la culasse mais dans le même temps de ménager suffisamment de bois pour que la crosse ne casse pas lors d'un choc ou lors de tirs répétés avec des calibres véloces !
Le noyer sélectionné est renforcé dans sa partie basse par un insert en métal qui garantit une bonne résistance sur cette partie assez fine !
Le modèle de mon ami ne comporte pas de gainage cuir, sachez qu'il existe en option.
La poignée pistolet est bien droite, finement quadrillée pour offrir un bon grip, main nue ou gantée mais qui n'est pas abrasif. Il en va de même du devant, lui aussi bien quadrillé.
La crosse est d'une seule partie, ce qui demande un usinage très minutieux.
 

Le boitier de culasse

Faut-il encore présenter ce boitier de culasse ouvert ? Il est assez semblable à celui de la carabine R93. La R8 Blaser est en effet équipée d'un boitier de culasse confectionné en alliage, qui n'est pas visible sur ce modèle Success.
 

La culasse et le verrouillage

C'est une culasse linéaire, montée sur deux tiges guide qui équipe cette carabine Blaser R8. Il suffit de manoeuvrer le levier de culasse vers l'avant ou l'arrière pour actionner le déverrouillage de la tête de culasse à tenons radians. Ces tenons sont en fait des sortes de segments qui vont s'ouvrir un peu comme un parapluie dans une mortaise fraisée à l'arrière de la chambre dans le canon. Une came de sécurité remonte du boitier dans la culasse pour sécuriser le tout en cas de surpression lors du tir d'une munition défectueuse. Actionner le levier de culasse vers l'arrière provoque le repli de ces segments et la culasse peut reculer librement, guidée par ses deux rails latéraux. C'est très fluide et le réarmement est très rapide et doux.
Il est possible de changer la tête de culasse et donc de groupe de calibre. C'est en partie ce qui a fait le succès de ces carabines R93 et R8. On peut changer de canon et de tête de culasse tout en gardant la carcasse, crosse et devant compris. C'est très modulaire et cela permet d'avoir une carabine de petit calibre pour le brocard par exemple et une de plus forte puissance pour la battue hivernale.
 

L'armeur séparé

C'est un armeur séparé qui joue le rôle de sureté sur cette carabine de chasse. Il est situé sur le col de la crosse, à l'arrière de la culasse mobile. Il suffit de pousser l'armeur séparé vers le haut pour être en position feu. Un appui du pouce sur le haut de cet arrêtoir désengage le mécanisme et l'arme est alors totalement en sureté puisque le mécanisme n'est pas plus armé. Le percuteur étant au repos, vous pouvez jeter la carabine par terre il ne se passera rien. Bon, ça serait quand même dommage de le faire ! Notez que si vous êtes en position armé et que vous touchez les ergots de maintien du chargeur amovible pour le désolidariser de la carabine, l'armeur séparé va automatiquement passer en mode sureté !
 

Le canon

C'est là aussi la raison du succès de la marque. Les canons qui équipent les carabines Blaser sont d'une précision reconnue unanimement. J'ai pu encore le vérifier lors de ce test. Ils sont non seulement précis mais acceptent la plupart du temps tous les chargements et ogives diverses, ce qui n'est pas toujours le cas pour les autres armes rayées avec des différences parfois notoires d'une munition à l'autre.
Ces canons sont également disponibles dans la plupart des calibres connus, du petit 22 Long rifle ou du 222 Remington jusqu'au 338 Lapua Magnum et autre 500 Jeffrey sur le modèle Safari
En tout il y a 44 calibres disponibles !
Ce canon est démontable et interchangeable, il peut être livré avec des organes de visée ouverte, hausse et guidon, comme sur l'exemplaire de prêt ou bien nu..
C'est sur le canon, au niveau de la chambre, que l'on vient fixer l'optique de visée, ce qui assure un une précision optimale lors des montages et démontages de l'optique puisqu'elle est fixée sur le canon et non sur le boitier de culasse, ce qui pourrait créer un écart lors du montage du canon sur le boitier. 
Le canon existe en version normale, ronde, de 17 mm de diamètre ou semi lourd de 19 mm de diamètre ou enfin Match, de 22 mm de diamètre. Il peut être flûté ou cannelé sur presque toute sa longueur. Un modèle Octogonal cannelé est disponible sur le modèle Stradivari.
Les longueurs vont de 42 cm pour le modèle Silence équipé d'un modérateur de son intégral à plus 70 cm pour le calibre 10,3x60R. En calibre standard le canon mesure en général 58 cm et 65 pour les calibres magnum.
 

Le chargeur amovible

Ce chargeur amovible justement est un peu particulier puisqu'il est solidaire de la sous garde. Tout le mécanisme de la détente est compris dans ce chargeur, pontet compris. Il se dépose donc en actionnant deux ergots situés de part et d'autre de ce bloc amovible. C'est parfait pour sécuriser l'arme chez soi. Il suffit d'enfermer le bloc chargeur pour neutraliser totalement la carabine. Le chargeur a une contenance de quatre munitions en calibre standard et trois en magnum. N'oublions pas la cartouche chambrée additionnelle…
 

Les départs

Ils sont magiques et ont largement participés à l'aura de la marque ! Les départs de cette carabine Blaser R8 sont nets, légers et francs. J'ai obtenu une moyenne de 850 g sur dix mesures à l'aide d'un appareil spécifique Lyman. Ces départs magistraux aident grandement à bien placer sa balle. C'est parfait au stand de tir et en chasse active, approche et affût. Attention aux chasseurs un peu émotifs en battue lorsque la compagnie ou la harde arrive… Une affaire d'habitude.
 

Au stand

Arrivé au stand j'ai simbleauté la lunette en regardant au travers du canon. L'avantage d'un boitier de culasse ouvert… Quatre balles plus tard, j'étais plein centre à 50 m . Les tests peuvent débuter ! La carabine est chambrée en 30-06 Springfield, il fait environ 25°C dans le tunnel de tir.

Mon copain souhaite tirer des Hornady. J'ai finalisé les réglages terminaux ultérieurement mais ce n'est pas avec cette munition que j'ai obtenu les meilleurs groupements.
Voici les résultats en détail des tirs à 50 m, en sachant que j'avais réglé la lunette avec les Hornady Precision Hunter et que je n'ai pas bougé ce réglage ensuite ce qui explique des balles qui ne sont pas au centre de la cible. Ce qui m'intéresse c'est le groupement. Il est toujours temps de centrer le tir ensuite en intervenant sur les tourelles de la lunette.

Hornady Precision Hunter : Trois balles dans un groupement de moins de 2 cm.
Hornady SST : on est à un peu plus de 2,5 cm
Winchester Extreme Point : idem, plus de 2 cm
Norma Tip Strike : les trois balles se touchent et forment un ovale
Sako Powerhead Blade : les trois balles se touchent et forment un trèfle dont les feuilles ne sont pas beaucoup développées …

Une fois encore Blaser nous prouve la qualité de ses canons !
 

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